L'installation de cellules syndicales au niveau des entreprises privées est différemment appréciée par les organisations patronales. Cette suggestion a été posée avec acuité aux organisations patronales par la centrale syndicale en application des résolutions de la récente tripartite, où il a été question d'élargir la représentativité syndicale dans le secteur privé. «Nous ne sommes pas contre. C'est un droit constitutionnel que personne ne peut ignorer. La seule condition que nous pouvons imposer en tant que patronat et exécuteur des lois, c'est l'installation des affiliations à des syndicats agréés», dira Abdelaziz Mehenni, président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA). Pour lui, le meilleur représentant des travailleurs même dans le secteur privé est l'UGTA, qui est «un syndicat agréé», partenaire social reconnu par les pouvoirs publics et impliqué dans toutes les grandes décisions qui concernent l'avenir de l'entreprise et de l'économie nationale», sans pour autant «éluder l'existence du pluralisme syndical où les autres syndicats doivent s'organiser, tenir leur congrès et activer sur le terrain afin qu'il se fasse connaître». «Nous sommes le syndicat de l'entreprise. C'est une responsabilité que nous assumons depuis plusieurs années et nous encourageons les travailleurs à s'organiser dans des syndicats à conditions qu'il soit agréés pour faire les choses selon les normes et la réglementation en vigueur.» Pour lui, l'organisation de la sphère économique nationale est une urgence. «Les entreprises ont une multitudes d'organisations patronales où ils peuvent adhérer. Les commerçants ont leur organisation qui plaide leurs causes auprès des pouvoirs publics, les fellahs sont organisés dans des organisations, etc. Il est temps pour l'Algérie d'instaurer un cadre organisationnel pour tous les acteurs de la société afin d'avoir une espace de dialogue commun et une scène bien claire», dira-t-il. En affirmant que l'affiliation à des organisations est obligatoire en Tunisie et au Maroc, M. Mehenni s'interroge : «Quand est-ce que l'Etat imposera cette loi ?» Pour Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), la présence de section syndicale dans les entreprises est bien définie et claire dans la Constitution et le code du travail. «Le problème est dans la représentativité par rapport au nombre des travailleurs. Lorsque le nombre des travailleurs dépasse 25 dans une entreprise, il y a possibilité d'avoir une section syndicale. Mais les PME où le nombre ne répond pas à ce critère, les travailleurs désignent des délégués qui les représentent auprès du patron», affirme M. Naït Abdelaziz. Le président de la CNPA estime que «c'est aux travailleurs de s'organiser et de choisir la formule qui les arrange le mieux. Ils peuvent aussi adhérer à l'UGTA comme ils sont libres de s'affilier à un autre syndicat de leur choix étant que le pluralisme syndicale est en vigueur depuis l'ouverture politique».