Le patronat algérien, qui ambitionne de devenir un segment indissociable de la vie socioéconomique et politique, se concerte sur le document du projet de révision constitutionnelle qui leur a été transmis par le chef de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia. « Nous avons reçu l'invitation pour participer à ce projet et il est de notre devoir de le faire mais il ne faudra pas que ce projet fasse à la fin l'objet d'une décision unilatérale », affirme le président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Habib Yousfi, notant que ledit texte contient plusieurs aspects importants à décortiquer comme le système politique en général et le rôle des institutions. « Nous sommes en train d'étudier le projet », précise-t-il. L'organisation patronale devrait se réunir au plus tard le 4 juin prochain pour sortir avec une décision concernant ce document. Pour le président de la CGEA, l'économie de marché et la réforme économique restent les problèmes fondamentaux sur lesquels les opérateurs algériens doivent donner leur avis et émettre des propositions pour la bonne gouvernance du secteur. Du côté de la Confédération des industriels et des producteurs algériens (Cipa), Abdelaziz Mehenni annonce qu'un conclave, regroupant l'ensemble des adhérents de la Cipa pour examiner « en profondeur » le projet de révision de la Constitution, est prévu demain. « Nous allons nous regrouper pour discuter, examiner et sortir avec des conclusions et propositions que nous soumettrons au gouvernement », indique-t-il. Au cours de cette réunion, la Cipa abordera « la question fondamentale » liée à l'aspect socioéconomique pour ensuite faire des propositions. « Chacun de nous doit se prononcer et donner son avis. Nous allons consacrer toute la journée du jeudi et même le vendredi s'il le faut pour sortir avec une lecture consensuelle de l'avant-projet de la Constitution », souligne Abdelaziz Mehenni. A l'Association générale des entrepreneurs algériens (Agea), on prévoit aussi une réunion du bureau national samedi prochain pour examiner la mouture. « Il faut ouvrir le débat politique pour le bien des Algériens et la stabilité du pays et donner l'opportunité au peuple de se prononcer sur la nouvelle Constitution par référendum », souligne le SG de l'organisation, Kheloufi.