Ils sont environ 100.000 patients en Algérie qui souffrent de l'arthrite et la majorité d'entre eux ignore leur maladie. Pourtant, cette pathologie peut évoluer vers la spondylarthrite ankylosante qui touche en général les hommes et la polyarthrite pour les femmes. Selon les statistiques, 0,8 à 1% de la population algérienne en est touché. Sous le slogan «Marchons tous à leurs côtés», la Ligue algérienne anti-rhumatismale (LAAR) a organisé hier à Alger une journée d'étude sur la prise en charge des patients touchés par cette maladie. Le Pr Aicha Rezig Ladjouze, chef de service de rhumatologie au niveau de l'EHS de Ben Aknoun (Alger) a mis l'accent sur la nécessité de diagnostiquer la maladie précocement pour stopper son évolution et surveiller les douleurs qui surviennent vers la moitié de la nuit. «&C'est ce qu'on appelle le dérouillage matinal qui est très long par rapport à celui de l'arthrose qui ne dure qu'un quart d'heure», a-t-elle expliqué. S'agissant de la prise en charge des malades, Mme Ladjouze indique que la couverture médicale est assurée aussi bien dans le secteur public que privé. Toutefois, il existe des ruptures de médicaments au niveau de la Pharmacie centrale de l'hôpital (PCH) et qui s'avère néfastes pour le malade. Et pour cause, le traitement pris à vie ne doit en aucun cas être interrompu. Actuellement, et depuis 2006, d'autres nouvelles thérapeutiques ont été introduites et ont transformé radicalement le vécu des malades. Résultat : «Moins de déformations des mains, des genoux, des pieds, moins de complications graves nécessitant des prothèses», a expliqué Mme Ladjouze. Elle insistera sur le dépistage qui doit être précoce car cette maladie évolue vers la polyarthrite. Aussi, les médecins doivent explorer puis orienter les malades vers les spécialistes en rhumatologie. Ces derniers doivent avoir des plateaux techniques adéquats (radiographie, échographie et examens bio immunologiques). Mais, il a été relevé le manque flagrant d'immunologistes. Comme il a été relevé l'absence de la matière «Polisar» qui doit être importée et qui entre dans la confection des atèles légères pour les mains, les pieds, les doigts, les coudes et les genoux pour éviter la déformation. Abdelkader Benomar, président de l'Association algérienne de lutte contre l'arthrite, a affirmé que son objectif est d'aider les malades et de les orienter en attendant d'avoir un local pour les recevoir et les prendre en charge sur le plan psychologique.