Gonflement douloureux au niveau des mains, des poignets, des genoux… L'atteinte de plusieurs articulations donne son nom à la polyarthrite rhumatoïde qui touche de plus en plus d'Algériens. Pour parler de cette maladie, des témoignages poignants de patients mais aussi de spécialistes réunis hier à l'hôtel Aurassi, à l'occasion de la Journée mondiale de la polyarthrite, célébrée cette année sous le slogan «Think positive», c'est-à-dire «penser positif». Un slogan qui n'est pas fortuit car il traduit l'intérêt des ligues professionnelles, des sociétés savantes et des associations de patients dans le monde, à travers les techniques mises en avant pour améliorer la vie des malades au quotidien afin de leur assurer l'indépendance autant que possible et une certaine autonomie. Ces avancées techniques, combinées aux développements réalisés dans le domaine de la recherche médicale, aident à renforcer la motivation des patients à faire face à la maladie, à les aider à surmonter les difficultés induites par la maladie. Selon le professeur Aïcha Ladjouze-Rezig, chef du service de rhumatologie de l'EHS Ben Aknoun, et présidente de la Ligue algérienne antirhumatismale, la polyarthrite est une maladie douloureuse et handicapante qui frappe en général les personnes âgées entre 30 et 50 ans et particulièrement les femmes. Mais elle touche aussi les enfants (polyarthrite juvénile) et les personnes âgées. S'agissant des statistiques, cette spécialiste regrette qu'il n'y ait pas eu jusqu'à maintenant d'étude sérieuse sur cette pathologie ni de chiffres fiables mais approximativement, estime-t-elle, «nous avons près de 200 000 cas de polyarthrite en Algérie». Le professeur Ladjouze fera part du lancement au courant de ce mois du registre de la polyarthrite à l'échelle nationale afin de faire un état des lieux de la maladie et de recenser le nombre exact des malades. Les premiers signes avant-coureurs pourraient être la douleur, l'enflure et l'augmentation de la sensibilité au niveau d'une ou de plusieurs articulations. La maladie a une prédilection pour les mains, les poignets ou les genoux, mais d'autres articulations peuvent être touchées, telles que les coudes, les épaules, la nuque, la mâchoire, les pieds, les chevilles et les hanches. La colonne vertébrale est d'habitude épargnée, sauf au niveau de la nuque. Chez l'enfant, la maladie peut affecter la croissance. Des patients qui ont vu leur vie bouleversée par la polyarthrite rhumatoïde se sont succédé hier pour dire ce qu'ils enduraient avec la maladie et sa douleur omniprésente. La polyarthrite peut avoir un effet dévastateur sur la qualité de vie et la capacité des gens à se prendre en charge pour les tâches quotidiennes les plus élémentaires comme d'ouvrir une porte. La déformation des articulations est visible et la douleur est constante. Selon les spécialistes, 70% des malades souffrent de graves dommages aux articulations en l'espace de deux ans seulement. Seule une prise en charge rapide et des traitements efficaces peuvent atténuer les effets ravageurs de la polyarthrite. Or, dans notre pays, les malades continuent de subir un accès difficile aux soins et d'importantes insuffisances dans la prise en charge. A. B.