La spéculation est un luxe, tandis que l'action est une nécessité, disait Henri Bergson. Mais au Brésil, les Algériens ne perdront jamais, ou si vous préférez, osons la formule, que les « Verts n'ont rien à perdre » même si la « figuration » au premier tour reste une antienne que tout le monde veut chasser de ses pronostics. Ce genre de chronique ou d'analyse intervient, généralement, en épilogue d'un évènement important. Une lecture-bilan. Cette fois, l'équipe d'Algérie qui affronte, dans quelques heures, la Belgique nous impose à une estimation-prologue. Sans précipitation et sans optimisme démesuré, juste un bout de chauvinisme pour un brin de présage qu'on pense favorable. Bien sûr à long terme pour cette équipe, les bons joueurs surtout, dont la moyenne d'âge oscille entre 22 et 24 ans que protège le patriarche Madjid Bouguera. Les Taider, Feghouli, Mahrez, Bentaleb, Mandi, Ghoulam, Brahimi, Ghilas ont tous moins de 24 ans. Djabou, Slimani et quelques autres n'ont pas atteint 26 ans. Presque une douzaine de joueurs talentueux pouvant constituer une ossature pour quelques années. Disons pour 2018. Même pour 2022, les joueurs âgés, aujourd'hui, de moins de 24 ans seront trentenaires. En progressant dans leurs clubs respectifs, ils seront ce tronc solide, durable, comme le fut celui composé de Cerbah, Merezkane, Kouici, Guendouz, Dahleb, Madjer, Belloumi, Assad, Yahi, Fergani, Zidane... Horr, Menad. Un puzzle qui a résisté presque une décennie. Les fondations sont posées pour réaliser de meilleures finitions. Avec moquette pour la « demeure ». Il faudra évidemment prendre soin de cette cuvée que Halilhodzic quittera après le Mondial du Brésil. Mais il faut se rendre à l'évidence. Une équipe nationale ne peut dépendre indéfiniment de la communauté émigrée. Si rien n'est entrepris localement, le risque de convulsion du football est assuré. La FAF se doit de faire le ménage dans ce football « Taïwan » au lieu de continuer à faire son marché de sélectionnés depuis les clubs d'outre-mer. Il faut réapprendre à mûrir les bons crus à domicile. Cela fait 36 ans que nos juniors ou olympiques ne se sont pas qualifiés à un mondial. Un âge (36) qu'on peut « trancher » en quatre générations. Que de temps perdu. Que d'argent dilapidé pour des joueurs « tares » qu'une presse « farfelue » a monté en « stars ». Le football a son langage et sa grammaire. Les mercatos de « l'étranger » sont fluctuants. Ils font dans le yoyo, et Raouraoua le sait justement pour avoir été l'auteur de cette politique de récupération de nos meilleurs espoirs. Jusqu'à quand ? Place aux matches des Verts. Alors jouez et essayez de passer. Sinon ou vous attend pour les prochains « mondiaux ». Seriez-vous plus aguerris ? Inch'Allah.