Une course contre la montre est engagée. Tout doit être parfait pour accueillir « sidna Ramadhan ». C'est devenu une habitude pour beaucoup de familles qui mettent le paquet, même si la hausse des prix des produits alimentaires de large consommation refrène bien des envies en cette période de pré-jeûne. Pour éviter la saignée, beaucoup de ménagères se rabattent sur la tomate, la courgette, les haricots verts, les pois chiches, le piment, les petits pois notamment l'ail et le poivron vert destinés à la congélation de peur que leur prix triple durant le mois sacré. C'est une manière de gérer les dépenses, particulièrement pour les petites bourses qui voient grand. Une manière aussi de d'éviter l'emprunt. En effet, beaucoup ont recours au bradage de bijoux pour joindre les deux bouts en cette époque de l'année. Perpétuer les habitudes culinaires et avoir une table bien garnie coûtent de plus en plus cher. Au-delà des achats Ces jours-ci, la vente de livres de cuisine explose. De nombreuses ménagères s'évertuent à acheter des livres spécialisés dans la gastronomie ou à découper les pages de journaux consacrées à l'art culinaire pour en ressortir de nouvelles recettes. A la rue de la Lyre comme à Meissonnier, les livres s'écoulent comme des petits pains au grand bonheur de celles qui peinent à concilier travail, ménage, entretien des enfants et surveillance des fourneaux. Hommes et femmes n'ont que ce mot à la bouche. « Le Ramadhan » est aux portes, il s'annonce et chacun doit s'y préparer. Dans les différents marchés de l'Algérois, on se rue déjà sur le blé concassé « Frik », pruneaux, raisins secs, abricots, amandes. Dans les magasins ou à la criée dans les marchés informels, ces ingrédients sont les plus demandés. Les consommateurs se les arrachent. Les dames lorgnent aussi vers la vaisselle et le linge de maison. Pour elles, le Ramadhan rime avec le « neuf » pour relooker leur demeure et lui donner une ambiance traditionnelle, voire originale. Les couvercles, les nappes, les chandelles, les tapis, les nouvelles tentures sont « primordiaux ». Certaines vont jusqu'à faire des travaux et repeindre leurs maisons. D'autres se suffisent juste du grand ménage. Les achats ne s'arrêtent pas là. La frénésie commerciale est une sorte d'arbre qui cache la forêt. L'aspect spirituel ne sera pas oublié. Beaucoup d'Algériens se préparent à accueillir le Ramadhan en commençant à jeûner la première quinzaine du mois de Chaâbane. Des prières s'élèvent de tous les côtés en ces jours de piété et de profond respect des coutumes et des traditions.