Mme Polaschik s'exprimait lors de son audition par la commission des Affaires étrangères du Sénat américain dans le cadre de la procédure de sa confirmation à la tête de l'ambassade de son pays à Alger. « Les Etats-Unis ont un partenariat solide et multiforme avec le peuple et le gouvernement algériens, et j'ai la chance d'être nommée à un moment où le potentiel de développement de cette relation bilatérale n'a jamais été aussi fort », a-t-elle soutenu devant les sénateurs. Rappelant le lancement, en 2012, du dialogue stratégique entre les Etats-Unis et l'Algérie, elle a avancé qu'en cas de sa confirmation par le Sénat à ce poste d'ambassadrice, elle continuerait à faire progresser les intérêts-clés de la politique étrangère des Etats-Unis en Algérie qui consistent, selon elle, à travailler avec le gouvernement algérien pour lutter contre la menace du terrorisme et renforcer la stabilité des régions du Maghreb et du Sahel, à conforter les relations commerciales bilatérales et à encourager les réformes politiques et économiques nécessaires pour assurer la stabilité à long terme de l'Algérie. Poursuivant son intervention, elle a assuré au Congrès qu'en dépit de l'insécurité et de la situation dangereuse qui règnent dans des pays limitrophes à l'Algérie, le gouvernement algérien « est profondément engagé » pour assurer la sécurité du personnel et des établissements américains activant en Algérie. Par ailleurs, Mme Polaschik a soutenu que la relation entre les Etats-Unis et l'Algérie continuait « à se consolider de plus en plus fortement » et que depuis les attentats du 11 septembre 2001, les deux pays « se sont joints pour la lutte contre le terrorisme ». Dans ce sens, elle a tenu à rappeler au Sénat que le président Abdelaziz Bouteflika avait été le premier dirigeant arabe qui avait appelé le président George Bush après les attaques terroristes du 11 septembre. « Cela reflète notre vision commune des dangers posés par le terrorisme. Cet appel (du président Bouteflika) avait été une expression de soutien qui a conduit à une plus grande coopération » entre les deux pays. L'Algérie, a-t-elle encore affirmé, est « sur les lignes de front de la lutte contre le terrorisme » après avoir subi ce fléau durant les années 1990 et, plus récemment, à l'attaque de l'installation gazière d'In Amenas en janvier 2013. L'Algérie, un partenaire « solide » dans la lutte antiterroriste C'est dans ce sens qu'elle a déclaré aux parlementaires américains que « le gouvernement algérien comprend la nécessité de rester vigilant face à ceux qui veulent nous faire du mal, comme il est un partenaire solide dans notre lutte contre le terrorisme ». Faisant le constat du fort recul du terrorisme en Algérie après la décennie noire des années 1990, la diplomate américaine a affirmé que le gouvernement algérien sait aussi bien que les Etats-Unis que le terrorisme reste une menace. En abordant la situation sécuritaire dans la région, Mme Polaschik a indiqué que l'Algérie œuvre avec les pays voisins pour stabiliser la vaste région du Maghreb et du Sahel. Dans ce contexte, elle a énuméré les actions entreprises par l'Algérie pour réaliser cet objectif en mettant en avant les « mesures positives » prises par le gouvernement algérien dans le cadre de la formation et de l'entraînement des forces de sécurité de pays du Sahel comme le Mali et le Niger, ainsi que la fourniture du transport aérien des forces de maintien de la paix africaines. Elle a également évoqué les mesures prises par l'Armée algérienne pour sécuriser la frontière de l'Est de l'Algérie afin de combattre la contrebande et la prolifération des armes, ainsi que l'établissement d'une « coopération sécuritaire étroite » avec la Tunisie pour faire face aux terroristes. Sur un autre plan, Mme Polaschik a soutenu que de par sa position géostratégique, l'Algérie « a un rôle important à jouer » dans le renforcement des relations entre l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne, notant que son rôle de médiateur dans les conflits à travers le continent africain « restera vital pour trouver des solutions pacifiques », tout en rappelant que l'Algérie a annulé la dette de plusieurs pays africains. élargissement de la coopération bilatéral Développant l'approche américaine des relations avec l'Algérie, la future ambassadrice a expliqué que si la lutte antiterroriste et la question sécuritaire demeurent la « pierre angulaire » des relations entre les deux pays, la coopération bilatérale s'est également élargie au-delà du contreterrorisme pour former un solide partenariat dans les domaines diplomatique, politique et économique. Elle a, alors, rappelé, tour à tour, la tenue des deux réunions du dialogue stratégique algéro-américain à Washington puis à Alger, les deux visites à Alger de l'ex-Secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, et celle de son successeur, John Kerry, ainsi que du secrétaire à l'Energie, Ernest Moniz, et les contrats de partenariat économique réalisés. Soulignant que l'Algérie est l'un des plus grands producteurs de pétrole et de gaz au Moyen-Orient et en Afrique et l'un des principaux fournisseurs d'énergie pour l'Europe et les marchés mondiaux, elle a observé que l'Algérie dispose d'importantes ressources énergétiques et d'un vaste potentiel d'hydrocarbures non conventionnels inexploités pour lesquels, selon elle, le gouvernement algérien souhaite un partenariat avec les entreprises américaines dont l'expertise dans ce secteur, a-t-elle ajouté, est sans équivalent dans le monde. Elle a alors avancé qu'elle plaiderait pour les entreprises américaines qui pourraient entrer en partenariat avec l'Algérie dans ce domaine « afin de développer, en toute sécurité, le gaz de schiste et d'autres ressources, et ce, afin d'assurer la stabilité des marchés mondiaux de l'énergie et d'apporter davantage de développement et de prospérité au peuple algérien ». Mais au-delà du pétrole et du gaz, a-t-elle aussi noté, l'Algérie est intéressée par la diversification de son économie. Dans son intervention devant la commission sénatoriale, la diplomate américaine a également souligné que contrairement à d'autres pays de la région, l'Algérie n'a pas connu de bouleversements politiques, précisant que le président Abdelaziz Bouteflika a introduit des réformes politiques en 2011 et a récemment proposé une révision de la Constitution pour développer davantage le système politique algérien.