Un nouveau décret relatif à la profession de mandataire dans les produits de la mer sera prochainement promulgué, a annoncé, jeudi dernier, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid-Ahmed Ferroukhi. « Ce texte permettra à la filière de s'organiser en amont et en aval et rétablir ainsi l'équilibre des prix des produits de la mer, selon la loi de l'offre et de la demande », a expliqué le ministre en marge d'une séance de questions orales à l'APN. Ce décret va, en outre, mettre le mandataire en adéquation avec l'amont du secteur comme il va fixer la nature de son rôle, a ajouté le ministre. Interrogé sur les raisons de la hausse des prix du poisson sur le marché, il a dira que « l'Algérie est au premier rang en Méditerranée dans la pêche de certaines espèces comme la sardine où un million de tonnes est pêché par 23 pays alors que la ressource est limitée comparativement à d'autres zones comme l'Atlantique-Nord avec 20 millions de tonnes ». Ferroukhi a avancé quatre raisons qui expliquent le niveau de consommation et des prix : les habitudes de consommation orientées vers les protéines animales (viandes rouge et blanche), le rythme de la hausse de la demande par rapport au stock exploitable, les coûts d'exploitation et le réseau de commercialisation non adapté au marché. « Dans les années 60, on exploitait 20.000 tonnes de produits de pêche alors qu'actuellement, on est à 140.000 tonnes », a-t-il noté. « Au rythme de consommation actuel, la ressource est menacée », a-t-il mis en garde. Concernant la commercialisation, le ministre a rappelé la création de 33 pêcheries lors du prochain quinquennat. Il a ajouté que son département planche sur une nouvelle feuille de route avec d'autres acteurs pour préserver les acquis actuels et avoir de nouveaux équilibres en 2019 avec le double objectif de préserver l'emploi et la ressource. Enfin, concernant la fraude et la contrebande à travers les frontières maritimes, le ministre a affirmé que des actions sont menées quotidiennement par les services spécialisés.