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Les « oubliés » de la santé sortent du « désert »
La caravane médicale de la Protection civile au fin fond de la wilaya d'El Oued
Publié dans Horizons le 21 - 06 - 2014

Une mission qui s'inscrit dans le cadre de l'application des directives du ministère de l'Intérieur. Lundi. 8h. La caravane, composée d'ambulances médicalisées de la Protection civile, prend la route à partir du siège de la Direction générale de la Protection civile de la wilaya d'El Oued vers la commune d'El Bayadha. Le coup d'envoi a été donné par le wali Salah Affani, en présence des responsables locaux de la santé publique, de l'action sociale et du Croissant-Rouge. « Cette caravane médicale est une action louable, surtout quand elle profite à des personnes démunies, notamment dans des régions isolées et reculées », a souligné le wali. El Bayadha, 10h. La température dépasse les 39 degrés à l'ombre. L'école primaire Adani-Soualih a été transformée en salle de soins. Les patients sont déjà là, en majorité des femmes accompagnées de leurs bébés, des personnes âgées et des enfants. « La population a été informée du passage de la caravane médicale à travers des affiches et le radio-trottoir », signale un septuagénaire. Les sapeurs-pompiers, présents en force, ont réussi, en un temps record, à réaménager le lieu : les salles de classe ont été transformées en salles de soins, de distribution de médicaments et de dons. Cette caravane a été également l'occasion pour la population d'exposer ses problèmes et les insuffisances, notamment dans le secteur de la santé. La commune ne dispose que d'un dispensaire où activent un médecin et un infirmier.
La Tunisie pour se soigner
Les femmes étaient là pour des consultations spécialisées. « Il y a une salle de soins dans la commune. Un seul médecin assure une fois par semaine les consultations. Nous avons besoin de médecins spécialistes et d'un urgentiste en permanence », déplore une jeune habitante du village. Une autre a évoqué le manque d'ophtalmologues. « Nous avons sollicité les responsables, en vain. Cette situation a poussé les malades à se rendre en Tunisie pour des interventions chirurgicales qui coûtent cher. J'ai été opérée de l'œil pour 35 millions de centimes à la clinique Tewfik », précise-t-elle. Un jeune homme qui accompagnait sa grand-mère dira que des malades sont obligés de se déplacer à Biskra et Ouargla pour des soins spécialisés. « Cela revient très cher, alors beaucoup de nos malades préfèrent se rendre à Sfax et à Sousse en Tunisie », a-t-il souligné. La sage-femme mobilisée dans cette caravane est dépassée par le nombre de patientes. Meriem, maman de deux enfants, a beaucoup apprécié cette action. « Mon époux refuse que je sois examinée par un médecin homme, ici à El Bayadha, nous n'avons pas de sage-femme, il faut se rendre à El Oued, et ce n'est pas évident avec les enfants », a-t-elle fait savoir. Un septuagénaire, aidé par deux éléments de la Protection civile, car il avait du mal à marcher, lançait au médecin : « Dieu vous protège, Dieu vous garde, mes enfants ». Souffrant d'arthrose, il s'est rendu à la station thermale de Biskra à plusieurs reprises, sans résultat. « Je n'arrive pas à dormir, notamment la nuit, à cause des douleurs. J'ai consulté des spécialistes privés mais je n'ai pas les moyens de passer des radios et d'acheter les médicaments. » Quand l'agent de la Protection civile lui remet un sachet de médicaments prescrits par le médecin, il avait de la peine à le saisir des deux mains. D'autres familles ont saisi l'occasion pour appeler les autorités à prendre en charge leurs enfants handicapés. « Ces enfants sont des laissés-pour- compte », dira Mohamed, représentant des scouts. La maman d'un enfant handicapé âgé de 8 ans a été orientée vers l'assistance sociale, présente sur place. « Mon fils a été victime d'une erreur médicale. Suite à une chute, il a dû subir une intervention chirurgicale. Il est paralaysé de la main. On nous a orientés vers un hôpital privé, moi je ne travaille pas et je n'ai pas les moyens de le soigner, les médecins ici ne veulent pas le prendre en charge, aidez-le, c'est un enfant », a-t-elle lancé en larmes. Un autre jeune qui s'est déplacé au « camp médical » sur un fauteuil roulant a résumé la situation en ces mots : « nous sommes les oubliés du désert ». Et de lancer : « je vois les responsables locaux pour la première fois. Ils ne nous ont jamais rendu visite pour s'enquérir de notre situation. Nous manquons de tout. Nous n'avons ni polyclinique, ni maison de jeunes, ni stade de proximité. Le chômage fait des ravages et la plupart des jeunes se tournent vers la contrebande, faute d'emploi. Je perçois une prime de 4.000 DA », a-t-il déploré.
Les larmes de M'barka
L'action des sapeurs-pompiers ne s'est pas limitée aux consultations médicales, à l'intérieur de cette école. Des consultations à domicile ont été également assurées par le seul médecin de la délégation de la Protection civile, au profit des personnes âgées et des handicapés. Daya, âgée de 76 ans, habite au quartier Soualih. Pour s'y rendre, il faut emprunter une piste ensablée. Daya, qui signifie femme âgée dans le dialecte local, souffre de troubles psychiatriques. C'est sa fille M'barka, âgée de 20 ans, qui prend soin d'elle. Elle était surprise de la visite de la Protection civile. « Il n'y a pas d'incendie, que sont-ils venus faire chez nous ? », demande naïvement la jeune fille à l'enseignant de Coran de la mosquée de la ville qui accompagnait la délégation. Ce dernier lui explique la mission de la caravane. M'barka, émue, fond en larmes : « J'ai laissé tomber mes études pour prendre en charge ma mère malade. Ils ont refusé son admission à l'hôpital psychiatrique de Biskra et on n'a pas pu la soigner à cause de l'éloignement des centres spécialisés. Elle est à la maison, sans aucun traitement, et c'est la première fois que quelqu'un nous rend visite, je suis vraiment contente », lance-t-elle entre deux sanglots. L'émotion est également visible chez la population qui ne s'attendait pas à cette action de solidarité. « N'habkoum himaya (je vous aime Protection civile) », jubile un habitant. Ce qui n'a pas laissé indifférent Mohamed, un agent de la Protection civile : « Cela me remplit de fierté d'accomplir cette mission. » En une journée, ce sont 404 personnes qui ont bénéficié de soins. Les médecins ont constaté surtout des cas de déshydratation chez les nouveau-nés et d'hypertension chez les personnes âgées. Le plus souvent, les gens se plaignent de troubles digestifs et de maladies des yeux. « Nous avons apporté des médicaments que nous avons répartis entre nécessiteux. Le choix des régions ciblées s'est basé essentiellement sur l'éloignement des centres urbains et des services médicaux, outre le relief qui rend difficile le déplacement de la population vers les centres de soins », a précisé le directeur de la Protection civile de la wilaya d'El Oued, le lieutenant-colonel Nacer Haddad. Des consultations spécialisées, notamment en gynécologie, pédiatrie et endocrinologie, ont été assurées. Cette caravane s'étalera sur toute une année à raison de quatre sorties par mois, selon le sous-directeur des statistiques et de l'information à la DGPC, le lieutenant-colonel Farouk Achour. Les soldats du feu sillonneront toutes les régions du territoire national, particulièrement celles difficiles d'accès ou enclavées, pour venir en aide aux personnes qui n'ont pas accès aux soins.


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