Pendant ces quarante années, le Service national a orienté, formé et forgé la personnalité de milliers de jeunes Algériens. Voici 40 ans, des jeunes avaient reçu leur premier ordre d'appel pour se rendre au Service national, une école de patriotisme par excellence. Sur la base de l'ordonnance n°68-82 du 16 avril 1968, complétée par l'ordonnance n°69-6 du 18 février 1969, plusieurs milliers de jeunes citoyens vont recevoir leur ordre d'appel pour rejoindre, en avril 1969, les centres d'instruction de l'ANP pour y bénéficier d'une formation militaire. Le Conseil de la Révolution de l'époque adopta la Charte du Service national, dans laquelle il est précisé que le Service national est «une obligation sans distinction pour toutes les personnes de nationalité algérienne âgées de 19 ans révolus, jouissant de leurs facultés physiques et mentales». La durée était fixée à 24 mois. Pendant ces quarante années, le Service national a orienté, formé et forgé la personnalité de milliers de jeunes Algériens en les mobilisant autour de projets porteurs. Ses réalisations comptent aujourd'hui parmi les acquis les plus marquants de l'Algérie moderne. Présents dans plusieurs domaines, ces jeunes constitueront le lien qui unit le peuple à son armée. Quelques années après l'Indépendance, la réflexion s'est portée sur le lancement de projets d'envergure dans le but d'assurer le développement harmonieux de l'ensemble des régions du pays: campagnes de reboisement, d'alphabétisation, campagnes sanitaires, formation professionnelle... Dans le cadre des transformations engagées par les autorités publiques après l'Indépendance, les jeunes du Service national ont été associés à la réalisation du projet de réalisation de 1000 villages agricoles. S'agissant du grand projet de Transsaharienne, baptisée «route de l'Unité africaine», le 16 septembre 1971, feu le président Houari Boumediene présidait au lancement des travaux de réalisation du premier tronçon de ce projet historique El Goléa-In Salah, qui était appelé à se prolonger vers In-Salah puis Tamanrasset pour atteindre le Nigeria en passant par Gao, au Mali, et Arlit, au Niger. La contribution des jeunes appelés aux projets d'envergure nationale a également concerné la préservation de l'environnement à travers la réalisation du Barrage vert. Lancé en 1971 à Tadmaït (Djelfa), le Barrage vert s'étend sur 1200 km, d'ouest en est (Béchar-Tébessa). L'apport des jeunes appelés du Service national a été remarquable également dans le domaine de la Défense nationale. La décennie du terrorisme témoigne des sacrifices consentis par ces jeunes appelés au service de la nation dans les rangs de l'ANP. De plus, la participation effective des jeunes du Service national dans la gestion des catastrophes naturelles qu'a connues l'Algérie a été un autre moment fort de la symbiose indéfectible entre la nation et son armée. Cela étant, le Service national a connu, depuis son institution, plusieurs changements. D'abord par la réduction de sa durée qui est passée de deux années à 18 mois. Le 6 mai 2008, a été émise une instruction relative à l'annulation de l'obligation de justification de sa position vis-à-vis du Service national préalable au recrutement et à la délivrance de certains documents administratifs. Quitter le territoire algérien n'est également plus assujetti à la présentation de pièces justificatives du Service national. De même, la réglementation algérienne prévoit la réintégration des appelés, à l'issue du Service national, à leurs postes de travail. Totalement retirée du champ politique, l'ANP se consacre aux missions que lui assigne la Constitution et poursuit sa modernisation et sa professionnalisation.