Afrique du Nord, Sahel, Corne de l'Afrique et maintenant Afrique centrale sont aux prises avec le terrorisme, tel le groupe nigérian Boko Haram qui multiplie enlèvements, massacres de villageois et attentats. Le tableau n'est guère réjouissant pour les Africains. Bien que la question ne fut pas initialement prévue à l'ordre du jour, la multiplication des attaques terroristes sur le continent noir a été au cœur du sommet des dirigeants africains réunis, jeudi et vendredi, à Malabo, en Guinée orientale. Ces derniers ont fait part de leurs inquiétudes face à ce phénomène tandis que le Conseil de paix et de sécurité de l'UA avait a fait part, mercredi, de sa « profonde préoccupation » face aux « menaces terroristes » des groupes djihadistes. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a plaidé pour une « stratégie globale » pour faire face aux menaces terroristes qui se multiplient en Afrique, au cours d'une conférence de presse en marge de la rencontre. « C'est un problème mondial, un pays ou des organisations comme les Nations unies ou l'Union africaine ne peuvent l'affronter seuls. Nous devons avoir une stratégie globale, soutenue et unie de la part de toute la communauté internationale », a-t-il expliqué, en évoquant les programmes de soutien proposés, à cet effet, par l'ONU. « Ces programmes ont été bien accueillis, a-t-il noté, et nous avons essayé d'aller plus loin. Nous savons que de telles attaques terroristes se passent en Irak, nous en avons vu dans beaucoup d'endroits. Nous devons les stopper et les empêcher. » En évoquant crises qui secouent le continent africain, Ban a appelé à la mise en œuvre d'une « architecture africaine de paix et de sécurité pleinement opérationnelle ». Sur la Somalie, il a affirmé soutenir « fermement le gouvernement face aux islamistes shebabs, pour la mise en place d'un « programme qui doit conduire à des élections en 2016 ». A propos de la Centrafrique, il a assuré que l'ONU prépare « la transition de la Misca (force africaine) à la Minusca (force onusienne) en septembre », comme prévu. « Nous devons travailler avec les dirigeants religieux et locaux ainsi qu'avec les groupes représentant les femmes et les jeunes pour désamorcer les tensions », a-t-il ajouté. Le responsable onusien a, par ailleurs, « exhorté » le gouvernement malien et les groupes armés du Nord à se retrouver « immédiatement et sans condition préalable (...) pour négocier une paix durable ». De son côté, le président en exercice de l'UA, le chef d'Etat mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a appelé à la mise en place de « mécanismes efficaces » pour préserver la paix sur le continent après que son homologue égyptien Abdelfettah al-Sissi, dont le pays a repris sa place au sein de l'UA après la période de transition, ait estimé que « l'Afrique était menacée par le terrorisme transfrontalier » et devait « faire face avec force à ce fléau ». ` Le nouvel homme fort de l'Egypte a exhorté les dirigeants africains à n'« avoir aucune forme d'excuse pour le terrorisme ». « Ce danger commun nous impose de renforcer notre coopération en matière de sécurité », a-t-il poursuivi.