Alger est connue pour ses mosquées. Celle située à la rue de la Marine, connue pour être la Grande mosquée d'Alger (Djamaa Kebir) est la plus ancienne. Elle fut construite par le prince almoravide Youssef Ibn Tachfin en 1097. Le minaret date de 1324 et elle reste, avec les mosquées de Tlemcen et Nedroma, parmi les rares témoins de l'art almoravide. Cette dernière fut érigée un peu plus d'un siècle plus tard par le même souverain de la dynastie berbère originaire de l'actuel Maroc. Défaite, elle sera remplacée par les Almohades dont le fondateur est le célèbre Mohamed Ibn Toumert né dans un village du Haut Atlas. La salle des prières, sans coupole centrale, est hypostyle, les piliers, reliés par de grands arcs, témoignent de l'ingéniosité de l'art architecturale de l'époque. Le mihrab est décoré de colonnes et de céramique. Le minaret est surmonté d'une hampe que traversent trois boules de cuivre de grosseur décroissante. Une extension a été faite en 1836 pour ajouter une galerie externe qui a défiguré la façade par l'adjonction d'un portique dont les colonnes en marbre à chapiteaux décorés de motifs floraux proviennent de l'ancienne mosquée Es Sayida détruite à cette époque. Cette mosquée est construite en pierre, brique, tuile, bois sur une charpente de bois. Le décor intérieur est fait de céramique et de bois. C'est dans cette mosquée qu'est conservé l'un des plus anciens et des plus précieux joyaux du patrimoine mobilier religieux. Il s'agit du vénérable minbar qui porte une inscription datée du 1er Radjeb 409 (14 juin 1097) ap. J.C. Chef-d'œuvre de marqueterie, cette œuvre artistique déploie une riche et ingénieuse décoration à motifs géométriques et floraux. La fontaine à vasque en marbre date de l'époque turque, la deuxième contiguë a été installée beaucoup plus tardivement. Le mur extérieur de la qibla, qui faisait face à la mer, essuya le feu de nombreux bombardements ennemis et, notamment, de ceux de 1682 effectués par Duquesne qui détruisit le mihrab. La Grande mosquée d'Alger est connue de l'ensemble des Algériens car les prières des Aid El Fitr et El Adha, effectuées par le président de la République, toujours accompagné de hauts responsables de l'Etat, s'y déroulent.