Les consommateurs sont souvent attirés par les fruits secs aux couleurs vives, brillants au point où on les prendrait pour des produits frais. Les fruits secs de couleur terne sont, par contre, boudés, leur aspect extérieur n'étant pas très attrayant. Pourtant, ce sont ces fruits pas très beaux qui ne sont pas nuisibles à la santé. Car pour que l'abricot, par exemple, prenne cette teinte orangée, les producteurs l'aspergent de produits chimiques. Il s'agit du sulfite employé comme agent conservateur alors que le dioxyde de soufre est destiné à donner une couleur claire au fruit et à le rendre brillant. Les fruits secs brunâtres sont, par contre, bio et conservés d'une façon naturelle. « Il faut faire très attention et faire le bon choix. Il faut éviter les fruits secs, abricots, raisins et pruneaux, qui sont de couleur vive et brillante et opter pour des fruits séchés d'une façon naturelle », a indique le président de l'Association de protection et d'orientation des consommateurs (Apoc), Mustapha Zebdi. Ce dernier prévient également contre les arachides commercialisées en Algérie qui, selon lui, ne font pas l'objet d'analyses d'une façon systématiques. Pourtant, ce sont des produits importés, de Chine notamment. « Ce ne sont pas tous les produits importés qui sont analysés. L'analyse des arachides exige des réactifs très coûteux. Les arachides peuvent contenir des champignons connus sous le nom de mycotoxines », fait-il savoir. Il fera part, à ce propos, des résultats de l'étude d'une experte qui a fait analyser un échantillon de cacahuètes. Elle a constaté que ce produit renferme des doses de mycotoxine cinq fois supérieure au seuil international toléré. « Ce qui signifie qu'il est de très mauvaise qualité. Le pire, c'est que le consommateur ne peut pas savoir si les arachides sont affectées ou non, car même affectées, elles conservent une apparence saine », souligne-t-il. L'Apoc a tenté de se rapprocher des pouvoirs publics pour des analyses plus poussées, selon lui, mais les laboratoires publics ont refusé de leur ouvrir leurs portes. Les analyses au niveau des laboratoires privées étant très chères, l'Apoc n'a pas pu aller au bout de son initiative. « Dans certains pays étrangers, les cacahuètes chinoises ont été interdites d'importation. Ces pays soupçonnent que le sol sur lequel est cultivée cette arachide en Chine est infecté. Et nous, on continue d'en importer », signale-t-il. Il insiste également sur les méthodes de conservation des arachides, déplorables, selon lui, par les commerçants et les consommateurs. Tous deux conservent les produits dans des sachets en plastique durant de longues périodes, alors que c'est ce genre de conservation justement qui pousse à l'émergence de mycotoxines.