La mort du jeune Mozabite, dimanche dernier, à Ghardaïa, continue de susciter des réactions de dénonciation. Après la visite du wali au domicile du défunt, la société civile mozabite appelle à un rassemblement aujourd'hui devant la wilaya. « La société civile mozabite, les associations de quartier et les organisations de jeunes appellent la population à un rassemblement pacifique pour exprimer leur indignation et leur colère face à la dégradation de la situation sécuritaire, la poursuite de la criminalité et du terrorisme sectaire », lit-on dans une déclaration rendue publique. La société civile mozabite veut, à travers cette action de protestation, « faire entendre sa voix et transmettre son message aux hautes autorités de l'Etat pour mettre fin aux dépassements dangereux ». Ce rassemblement sera suivi par une marche jusqu'à la place du marché « pour exiger la sécurité des personnes et des biens ». Un arrêt de travail sera également observé par l'ensemble des commerçants et industriels de la région. La marche a été appuyée par la Cellule de coordination et de suivi (CCS) qui appelle tous les citoyens à participer à cette action. Celle-ci intervient au moment où le nouveau wali entame la préparation de réunions avec les représentants des deux communautés pour discuter des mécanismes de rétablissement de la paix et de l'application des décisions prises récemment par le Premier ministre. La mort du jeune Mozabite a interpellé également les notables et les députés de la wilaya sur la gravité de la situation. Ces derniers ont adressé plusieurs courriers au Premier ministre pour « dénoncer cet assassinat » et demander la prise de mesures urgentes visant la protection des populations et des biens. Outre l'aspect sécuritaire, il est demandé l'installation, en urgence, des caméras de surveillance dans les villes de Berriane, Guerara et Ghardaïa. L'étude a été finalisée et l'opération pourrait se concrétiser dans une année. La prise en charge des familles victimes des inondations de 2008, l'aménagement de l'oued M'zab, la préservation du patrimoine de la région, la réalisation des nouvelles infrastructures en faveur de la jeunesse et de nouveaux ksours et l'indemnisation des commerçants et agriculteurs victimes des derniers évènements sont, entre autres, les revendications exprimées. La ville de Ghardaïa connaît, depuis le début de ce mois sacré, un regain de violence. Plusieurs affrontements ont opposé ces derniers jours les Mozabites et les Chaâmbis. Un renforcement de la présence des services de sécurité est également observé dans les placettes, les mosquées et les lieux de rassemblement.