Bechichi était l'invité d'honneur, dans la soirée de samedi, du Forum de la Mémoire organisé par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) à l'occasion de la célébration de la double fête de l'indépendance et de la jeunesse, en présence du premier responsable de ce corps, le général-major Abdelghani Hamel, de membres de la famille révolutionnaire et de cadres de la DGSN. La délégation algérienne, sous la conduite du « fin négociateur Krim Belkacem, s'était fixée une ligne rouge qu'il ne fallait en aucun cas franchir », à savoir « l'unicité du sol et du peuple algériens, pour obtenir l'indépendance de l'Algérie unie et indivisible », a soutenu Bechichi à cette occasion, qui a donné lieu à l'organisation d'un hommage en son honneur en reconnaissance de son combat. Il a souligné, sur la base de témoignages de ceux qui ont façonné l'histoire de la Révolution, que les négociations ont « buté », de nombreuses fois, sur les « manœuvres » du négociateur français qui voulait jouer sur la corde sensible du régionalisme. « Mais ces manœuvres ont été déjouées grâce aux nombreuses démarches initiées par le commandement de la Révolution, à l'époque, afin de faire entendre la voix de l'Algérie au monde entier », a-t-il souligné. Il a cité parmi ces démarches, les manifestations du 11 décembre 1960, l'annonce de la constitution du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et l'exploitation d'un dispositif communicationnel, à l'image de l'émission radiophonique « la Voix de la Révolution algérienne ». L'annonce de la Ve République française de même que les tentatives désespérées du colonialisme pour réprimer la Révolution ont renforcé la détermination des Algériens à arracher leur indépendance et obliger la France coloniale à négocier, car « toute affaire politique ne peut être réglée que politiquement », a-t-il souligné. Le moudjahid Bechichi a, en outre, invité les cadres de la DGSN à œuvrer pour la « sécurité et la stabilité du pays », exprimant sa « fierté » à l'égard du corps de la police, notamment en matière de « travail de proximité avec tout le professionnalisme nécessaire », s'est-il félicité. Le général-major Abdelghani Hamel a, pour sa part, estimé que « l'opportunité présente est une grande occasion pour comprendre notre histoire, grâce à ce genre de témoignages précieux présentés par le moudjahid Lamine Bechichi », a-t-il indiqué, estimant que c'est « à travers l'écriture de l'histoire que l'homme peut apprécier les réalisations de l'humanité ». Louant les qualités de Lamine Bechichi et ses hautes œuvres musicales nationales, il l'a, en outre, qualifié de « chevalier de la plume dans les domaines de l'information et de la culture », doublé d'un homme de combat durant la glorieuse lutte armée de libération nationale. Le moudjahid Lamine Bechichi est né en 1927 à Sedrata, dans la wilaya de Souk Ahras. Il a occupé plusieurs postes de responsabilité, dont celui de directeur de la Radio nationale, cadre au ministère de la Culture et ministre de l'Information. Il a aussi fait partie des fondateurs de l'Association des oulémas musulmans algériens et a rejoint la Révolution de Novembre 1954.