La situation des droits de l'Homme dans les territoires palestiniens a atteint un terme qui nécessite une enquête onusienne. Tel est le constat établi par le président Abbas qui a officiellement saisi les Nations unies par une lettre remise à Robert Serry, le coordonnateur spécial de cette instance pour le processus de paix au Moyen-Orient. À l'issue de la rencontre, Abu Mazen a indiqué qu'il avait demandé au comité international d'enquêter sur « les crimes terroristes israéliens » contre son peuple indiquant que les forces de l'occupation qui menaient une chasse à l'homme en Cisjordanie depuis l'enlèvement de trois adolescents israéliens le 12 juin dernier, avaient tué 16 de ses compatriotes dont des enfants et des femmes. Appelant à une protection internationale pour les Palestiniens, Abbas a fait remarquer que « les actes terroristes des groupes de colons » avaient augmenté de 41% dans les six premiers mois de 2014. Le plus abominable crime commis dans ce cadre a été celui qu'a enduré Mohammad Abou Khdeir, brulé à vif selon les premiers résultats d'autopsie. D'après le quotidien « Haaretz », trois des six suspects arrêtés dimanche ont avoué leur crime contre ce jeune homme de 16 ans devenu l'icône de la nouvelle « colère » palestinienne. Le président Abbas a ajouté que sa direction se préparait à prendre une série de mesures pour contrer les offensives des colons juifs ainsi que les attaques de l'armée israélienne contre la bande de Ghaza où sept personnes ont été tuées dans la nuit de dimanche à lundi lors de nouvelles frappes. « Deux activistes sont portés disparus à la suite de ces raids », affirme le porte-parole des services d'urgences de la bande. Dans la région de Galilée qui regroupe des agglomérations arabes, quelque 110 personnes ont été arrêtées dans la même nuit « pour troubles à l'ordre public, jets de pierres, destruction de matériels, atteinte aux forces de l'ordre », selon une porte-parole de la police israélienne. La situation est devenue tellement insoutenable que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a téléphoné hier au père du jeune Mohammad Abou Khdeir pour lui exprimer son « indignation » ainsi que celle « des citoyens d'Israël ». Il lui a précisé que les meurtriers « subiront toute la rigueur de la loi ». Cette tentative d'apaisement n'a pas été au goût du ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman. Le faucon ultranationaliste a annoncé qu'il rompait son alliance politique avec le parti Likoud du Premier ministre tout en restant au gouvernement.