Des centaines d'employés des mairies des implantations juives de Cisjordanie occupée ont manifesté hier à Jérusalem devant les bureaux du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour dénoncer le moratoire de dix mois sur la colonisation décidé par son gouvernement. «Nous continuerons à accomplir notre mission sioniste, de construire sur la terre d'Israël, avec ou sans l'aide du gouvernement», a affirmé en référence à la Cisjordanie le président du Conseil de Yesha, principal organisme représentatif des colons de Cisjordanie. La majorité des employés municipaux des colonies se sont déclarés en grève d'un jour pour protester contre les mesures du gouvernement. Le Conseil de Yesha envisage de lancer également une grève des écoles des colonies, selon un responsable de cette instance. «Nous continuerons à lutter, sans violences, contre cet ordre de gel» a souligné M. Dayan. Sur le terrain, des incidents avaient opposé ces derniers jours des colons aux inspecteurs de l'armée chargés de faire respecter l'injonction gouvernementale de stopper les nouveaux chantiers en Cisjordanie. Le Conseil de Yesha avait appelé les résidents des implantations à ne pas laisser entrer dans les colonies, les inspecteurs militaires Par ailleurs, le chef de la diplomatie israélienne, l'ultra nationaliste Avigdor Lieberman, a mis en doute hier la représentativité du président palestinien Mahmoud Abbas. «Notre partenaire palestinien Abou Mazen est problématique. Représente-t-il tout le peuple palestinien? Il est clair qu'il ne représente pas (la bande de Gaza), et que sa légitimité en Cisjordanie est mise en doute», a déclaré M. Lieberman dans une interview à la radio publique israélienne. «Signer un accord avec Abou Mazen reviendrait à signer avec le chef du Fatah», le parti du président de l'Autorité palestinienne, a-t-il ajouté. «Cela dit, j'espère qu'il y aura une rencontre avec Abou Mazen. Il est important qu'il y ait des pourparlers politiques, et nous sommes prêts à cela, mais sans conditions préalables», a-t-il encore dit. «Nous n'avons pas à payer un ticket d'entrée pour des négociations», a insisté le ministre en allusion au gel total de la colonisation israélienne que M. Abbas exige pour prix d'une reprise des discussions de paix suspendues depuis l'offensive militaire d'Israël contre la bande de Ghaza il y a un an. «L'honneur national est une valeur qui compte au Proche-Orient, et le temps des attitudes obséquieuses est révolu. Nous n'avons pas à adopter des faux-semblants pour chercher à plaire», a conclu M. Lieberman.