La 9e édition du Festival culturel national de la chanson chaâbie est placée sous le haut patronage de la ministre de la Culture. Lors d'un point de presse animé hier à la salle Frantz-Fanon de Ryadh El Feth, le commissaire du festival, Maâmar Guenna, a annoncé que « cette édition sera caractérisée par un contenu pédagogique important ». « Le chaâbi, musique qui fait partie du patrimoine national, a ses adeptes et ses maîtres incontestés. Elle doit être pérenne », a-t-il soutenu. Cette fois-ci, il a été fait appel à des musicologues, des scientifiques et des pédagogues pour encadrer les participants. Ces derniers ont été sélectionnés à travers le territoire national pour participer à ce festival. Le critère âge n'a pas été retenu comme ce fut le cas lors des précédentes éditions. Réda Khaznadji, directeur musical de l'orchestre du Festival culturel national de la chanson chaâbie qui a co-animé le point de presse, dira qu'« il n'y a pas d'âge pour chanter ou participer à un festival chaâbi ». 29 candidats venus de plusieurs wilayas, excepté de celles du Sud où aucun jeune ne s'est manifesté pour s'inscrire à ce concours, prendront par à ces joutes. Les raisons de cette absence sont nombreuses. L'une d'elles est le manque de temps pour prospecter les nouveaux talents dans les localités du Sud, où la musique chaâbie est jouée et chantée. Pour ce qui est de la participation féminine, elle est absente. Les deux participantes de la précédente édition sont établies à l'étranger. Le jury sera présidé par Cheikh Hadj Boudjemaâ El-Ankis, secondé par les musicologues Djamal Laâdjal, Ahmed Ben Omar, Mustapha Bouafia et Mohamed Laâkab. Outre les soirées, des tables rondes seront animées par des musicologues, des anthropologues qui parleront de la relation qu'il y a entre le chaâbi et les Casbadjis et les racines de cette musique connue sur tout le territoire national et à l'étranger. « Tous les candidats seront encadrés par des professionnels pour les techniques vocales », a assuré Genna. L'orchestre sera sous la houlette de Réda Khaznadji. Ce dernier, après des études de musique à l'Institut national supérieur de la musique (ex-INM), a créé et dirigé sa première formation musicale, à savoir la chorale polyphonique Amel El-Djazaïr, en 1997. En 2014, il se distingue par la création d'un groupe musical alliant tradition et modernité, nommée Belda. Une formation saluée par la critique et les professionnels de la musique algérienne. Il est à signaler que des prix seront décernés aux trois premiers lauréats. Le premier d'une valeur de 500.000 DA, le second de 300.000 DA, le troisième de 150.000 DA. Le jury attribuera par décision souveraine un prix de 100.000 DA. Enfin, il faut noter que cette 9e édition du festival est dédiée au chanteur Cheikh Omar Mekraza. Ce dernier est né La Casbah le 11 février 1924. Il fut attiré par la musique, notamment par la derbouka. Par un simple hasard, il est arrivé à réaliser son rêve de faire partie de l'orchestre de Hadj M'hamed El-Anka qui cherchait un drabki. Sur scène avec ses touches et sa voix, on le confondait souvent avec El-Anka. Omar Mekraza s'est éteint en 1986.