La vie et l'œuvre du maître de la chanson chaâbi, Omar Mekraza, ont été évoquées lors d'une cérémonie organisée jeudi soir au Centre des arts et de la culture du palais des Raïs (ex-Bastion 23) par la direction de la culture de la wilaya d'Alger, en collaboration avec l'association culturelle «Thiziri», en hommage à l'artiste décèdé le 7 mars 1986. Lors de cette rencontre, à laquelle ont pris part notamment des proches du défunt artiste, M. Abdelkader Bendaâmèche, musicologue et auteur, a retracé le parcours d'Omar Mekraza, «l'une des figures emblématiques de la chanson chaâbi», mettant en exergue ses capacités musicales et notamment sa voix et son don de l'interprétation. «En plus de ses capacités artistiques, Omar Mekraza, qui était aussi bien apprécié et admiré par les artistes que par le public, était un homme humble, disponible, aimable et généreux», a relevé, par ailleurs, l'intervenant. Au programme de la soirée figuraient une exposition de photographies évoquant des moments de la vie de Mekraza ainsi qu' un concert de musique chaâbi animé par les artistes Zouhir Aït Kaci, Réda Bachior, Amirouche Mimouni et Houcine Driss. Issue d'une famille algéroise originaire de la localité d'Oumalou, près d'Azzefoun (wilaya de Tizi-Ouzou), Omar Mekraza est né le 11 février 1924 à la Casbah d'Alger. Admirateur de El Hadj M'Hamed El Anka, le chantre de la musique chaâbi, Omar Mekraza débutera sa carrière artistique en interprétant des «medh» (chants religieux) en kabyle avant de s'imposer par son propre style, son répertoire ainsi que son interprétation. Omar Mekraza, qui se distinguait aussi par l'exécution rythmique, sera remarqué par El Hadj M'Hamed El Anka qui l'intégra à son orchestre en qualité de percussionniste, puis d'interprète durant l'intermède. Il fondera ensuite son propre orchestre en 1949 et enregistra son premier disque en 1950. Ce dernier comportera les chansons «Yahl el-houa», d'après le poème de Mohamed Ibn Msayeb, «Ya Malik El Melak Bali» de Lakhdar Benkhelouf. En 1970, Omar Mekraza, qui est considéré comme l'un des maîtres du mandole, réédite les mêmes titres en y ajoutant une chanson de style hawzi intitulée «Rabi Alé El Malih Eddebar» mais la majorité de ses oeuvres sera enregistrée avec la Radio nationale.