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L'emblème d'une génération
Une « new wave » déferle sur la scène musicale algérienne
Publié dans Horizons le 09 - 07 - 2014

Beaucoup de groupes ont d'ailleurs représenté, à l'initiative du ministère de la Culture et l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), le nouveau visage de la musique algérienne dans des pays comme l'Afrique du Sud, le Canada ou la Serbie. Les « vedettes » du raï ou de la variété orientale conservent encore un public, les amoureux du chaâbi ou du « yay yay » n'ont pas disparu et Aït Menguellet rameute encore les nostalgiques. Pourtant, une époque paraît bel et bien révolue. Une sorte de « new wave », d'une grande visibilité sur les réseaux sociaux, déferle avec « un coup de pouce » de la radio qui a amplifié le phénomène. Une chanson comme « Zina » du groupe Babylone a atteint 25 millions de vues sur Youtube. Sur des paroles et une mélodie simples, elle remet au goût du jour le romantisme et la tendresse. Cela provoque aussitôt l'adhésion dans une société ébranlée par la violence, à la recherche d'espaces où elle peut souffler et se remettre à croire.
Le banjo et la clarinette
« Demokratoz », « Dzair » « Tarbaat » semblent mieux refléter l'époque, ses rêves et ses légèretés. Beaucoup de jeunes, surtout citadins, se retrouvent dans la dégaine des chanteurs, leur façon d'être et de parler. Cette nouvelle génération paraît surtout mieux inscrite dans la mondialisation qui n'est pas seulement un concept économique. L'aventure musicale est fondée partout sur la fusion des différentes musiques. Des artistes d'expression kabyle comme Zayane ou Cheikh Sidi Bémol ont même sollicité des artistes de... la lointaine Inde. En matière d'innovation musicale, les pionniers sont à vrai dire nombreux et anciens. Karim Tahar, Rachid Bahri, Blaoui El Houari, Djamel Allam, Réda Doumaz, les Berbères, Abranis ou Souad Massi ne sont pas les seuls. Les sonorités algériennes se mêlent à d'autres depuis longtemps et le raï avait intégré la world music tout au long de ces trente dernières années en associant pour ses vedettes de grands musiciens comme Sting. L'éventail des emprunts et des influences s'est seulement élargi. Le répertoire se décline désormais dans des registres aussi divers que le flamenco, la rumba gitane, le gnawi et des fusions très originales de flamenco-gnawi, chaâbi-flamenco, flamenco-gnawi-bedoui. La pop, le jazz, le reggae sont « malaxés » avec des musiques du terroir et dans le même orchestre on retrouve le bendir et le saxo et personne ne s'étonne de voir un joueur de banjo côtoyer un virtuose de la clarinette. Beaucoup parmi ces musiciens se disent et s'affirment comme porteurs d'un langage universel. « Je revis, grâce à ces jeunes, un peu la période des années 70 et 80, quand l'université et les lycées étaient une pépinière de talents. Avec l'islamisation rampante de la société, on a failli perdre ça », constate une éditrice qui a succombé aussi au charme de Maria. Dans un monde où les recherches spirituelles tenaillent beaucoup de personnes, la religion qu'on a longtemps opposée au chant se ménage une place. Il suffit d'écouter les chants gnawi qui ont remis à l'honneur cette quête d'absolu. Un titre comme « Ya bent Essoltane », une superbe chanson d'amour du groupe Freeklane, dont le prélude est une louange au Prophète (QSSSL).
Dans l'air du temps
Le temps n'est plus surtout à la chanson engagée où le couplet avait valeur d'arme. La musique retrouve davantage de droits. L'époque ne croit presque plus aux chansons qui peuvent changer la société et on consomme la musique comme tant d'autres objets jetables. Celle-ci est davantage perçue comme instants d'émotion, moments et occasions d'échanges. Beaucoup de spectateurs ou d'auditeurs apprécient avant tout les voix, ses variations et les mélodies. On prête également attention au jeu des instrumentistes. Les chansons à textes, la poésie incandescente ou passionnée fait moins recette. On préfère des textes s'inspirant du quotidien des jeunes, fait d'amour sans lendemain, d'ambitions contrariées. Les paroles sont un mélange de langues sans la gravité des chanteurs à texte et sans le langage qui, dans les chansons raï, heurtent la sensibilité. Ces groupes sont vraiment dans l'air du temps. Ils font renouer les Algériens, notamment les jeunes, avec la joie de vivre et affirment un sentiment de patriotisme à un pays qui redécouvre la variété de son patrimoine et ses multiples ancrages. Sortant péniblement d'une longue période de terreur, l'Algérie se dévoile à travers une musique pleine de vie et de couleurs. « Anna Djazaïri » (je suis algérien), hymne solaire, est une chanson à succès d'El Dey et de « Democratoz ». Elle pourrait être l'emblème de toute cette génération.


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