La Ligue arabe a exhorté hier la communauté internationale à protéger la bande de Ghaza, où une offensive de l'aviation israélienne a tué en sept jours plus de 170 Palestiniens, quelques heures avant une réunion des ministres arabes des Affaires étrangères. Lors de cette rencontre d'urgence prévue à 19H00 GMT au Caire, les ministres se sont fixé pour but de définir une position arabe commune alors que les violences ne faiblissent pas dans l'enclave palestinienne où l'Etat hébreu poursuit ses frappes en riposte à des salves de roquettes palestiniennes. Dans un texte préliminaire, qui sera soumis aux ministres, la Ligue arabe réclame ainsi des actions rapides pour faire cesser immédiatement l'agression israélienne à Ghaza et pour protéger les Palestiniens. Il n'est plus possible de rester silencieux face aux raids (israéliens) sur Ghaza, affirme encore le texte, la communauté internationale doit intervenir par le biais de ses institutions légales et humanitaires pour protéger le peuple palestinien. La veille, le président palestinien Mahmoud Abbas avait demandé à l'ONU de placer officiellement l'Etat de Palestine sous son système de protection internationale. Israël poursuit ses raids aériens mais n'a toutefois pas mis à exécution jusqu'ici sa menace d'intervention terrestre, alors que les appels internationaux au cessez-le-feu restent sans effet au septième jour d'une offensive visant à stopper les tirs de roquettes du Hamas palestinien. Et lundi matin, pour la première fois depuis le début de l'opération israélienne à Ghaza, un Palestinien a été tué en Cisjordanie occupée, dans des heurts avec l'armée au sud de Hébron. Auparavant, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a annoncé qu'il allait évoquer un cessez-le-feu à Ghaza avec ses homologues américain, français et allemand en marge de la réunion sur le nucléaire iranien dimanche à Vienne. Nous avons besoin d'une action internationale urgente et concertée afin de mettre en place un cessez-le-feu, comme en 2012. Je vais l'évoquer avec John Kerry, Laurent Fabius et Frank-Walter Steinmeier demain à Vienne, a déclaré le chef de la diplomatie britannique dans un communiqué. William Hague a ajouté avoir insisté sur le besoin d'une désescalade immédiate et d'un rétablissement du cessez-le-feu instauré en novembre 2012 lors de ses conversations téléphoniques samedi avec son homologue israélien Avigdor Lieberman et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. J'ai également exprimé notre profonde préoccupation sur le nombre de victimes civiles et l'impératif, pour les deux côtés, d'éviter de nouvelles pertes de vie innocentes, a ajouté le ministre qui avait déjà fait part dans la matinée de sa préoccupation extrême sur son compte twitter. C'était alors la première réaction officielle de Londres depuis le soutien ferme à Israël apporté par le Premier ministre, David Cameron, mercredi, au lendemain des premières frappes israéliennes sur Ghaza visant à faire cesser les tirs de roquettes par les combattants palestiniens. Depuis, l'armée israélienne a multiplié les raids aériens sur la bande de Ghaza, faisant au moins 127 morts et au moins 940 blessés, en majorité des civils, selon les services de secours palestiniens. Dans le même temps, l'armée israélienne a recensé 564 roquettes sur Israël, et près de 140 ont été détruites en vol par le système de défense Iron Dome. Ces tirs ont fait une dizaine de blessés mais aucun mort. Ce nouveau conflit est le plus meurtrier depuis l'opération " Pilier de Défense " en novembre 2012, qui avait déjà pour objectif de faire cesser les tirs de roquettes de Ghaza. Les hostilités avaient fait 177 morts palestiniens et 6 Israéliens. Vendredi soir, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a proclamé qu'Israël résisterait à toute ingérence internationale en vue d'un cessez-le-feu.