«Nous sommes prêts à négocier avec le Maroc à condition que les négociations se fassent dans le respect du droit des Sahraouis à l'autodétermination», a déclaré lors d'une conférence de presse qu'il a animée à Alger, Mohamed Salem Ould Salek, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, rejetant en bloc l'idée d'autonomie : «Nous luttons pour l'indépendance, dont la marche est irréversible, et non pour l'autonomie», dit-il mettant l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross et l'institution onusienne devant leurs responsabilités. «La balle est dans le camp marocain qui entrave à chaque fois les efforts, en faisant machine arrière», dit-il avec insistance avant de revenir sur l'objet de sa conférence : l'exode massif des habitants des villes occupées. Mohamed Salem Ould Salek demande à la Communauté internationale et aux organisations de défense des droits de l'Homme de venir en aide aux Sahraouis et d'empêcher les forces coloniales marocaines de commettre un massacre massif. Le conférencier a mis l'accent sur la situation qui prévaut ces derniers jours dans son pays. Selon lui, les habitants d'El Aayoun ont dressé dans la région de Gden Izik un campement de fortune où croupissent, dans des conditions infrahumaines, des milliers de femmes, d'enfants et d'hommes et les forces d'occupation marocaines tentent d'interdire par tous les moyens répressifs aux habitants des autres villes de suivre l'exemple d'El Aayoun. M. Ould Salek estime que l'explosion de la situation socio-économique dans les territoires spoliés est le résultat immédiat de la politique marocaine qui a fait des Sahraouis «une minorité désœuvrée, réprimée et humiliée à outrance au quotidien». «Cette politique coloniale est basée sur le pillage effréné des ressources naturelles des territoires occupés, le transfert massif des citoyens marocains vers les villes occupées dans le cadre d'une politique de colonisation de peuplement, les tentatives de liquider l'identité nationale sahraouie et l'isolement des territoires occupés du monde extérieur et l'interdiction systématique aux observateurs étrangers de faire des visites et des enquêtes indépendantes», dit-il avant de revenir sur le cas du policier arrêté pour espionnage au profit du Maroc. Il a été arrêté pour avoir fui la police et non pas pour ses opinions», explique-t-il précisant que le concerné avait perdu son statut de réfugié. «Nous avons décidé de le libérer. On est en contact avec le Haut commissariat aux réfugiés pour qu'il nous dise où il veut partir», conclut le chef de la diplomatie sahraouie qui soutient que son pays ne changera pas de position. Il accuse ouvertement la France d'être responsable du blocage du processus de paix au Sahara occidental.