Des personnalités du septième art à l'instar des réalisateurs et producteurs, Mina Chouikh, Yasmine Chouikh, Djaafar Gassem, Laarbi Lekhal, Lakhdar Hamina, Mohamed Chouikh, Bachir Deraïs ont pris part à la rencontre. Des comédiens Khaled Barkat, Hassen Ben Zerari, l'humoriste Kamel Bouakaz et le chanteur Hamidou et d'autres figures connues étaient là. La réunion a pris la forme d'une séance-débat entre la ministre et ses hôtes qui n'ont pas hésité à faire part de leurs doléances et évoqué les lacunes qui, selon eux, « entravent la production et réalisation d'œuvres cinématographiques ». Pour Larbi Lekhal, producteur et réalisateur, « il est temps de trouver des solutions pour ranimer un tant soit peu le secteur cinématographique ». S'adressant à la ministre, celui-ci a plaidé « pour l'institution d'une carte professionnelle ». Sous les applaudissements de ses confrères, il a également appelé à la réhabilitation des structures culturelles, notamment cinématographiques existantes. Evoquant la production, il a rappelé l'importance de varier les réalisations et de briser les tabous. Tout en déplorant l'absence des professions annexes, comme ingénieur de son, script, maquilleur, décorateur, accessoiriste, costumier, travaux de post-synchronisation, doublage et autres, M. Lekhal s'est écrié : « On veut tout faire mais on n'a pas les moyens ». « Pis encore, dira-t-il, nous n'avons pas de scénaristes au sens propre ». A l'écoute des professionnels En réponse à ses doléances, Mme Labidi a formulé une série de recommandations. En matière de formation, la ministre a proposé de diviser la formation théâtrale, cinématographique et celle de l'audiovisuel. « Tout doit se faire séparément », dira-t-elle. Concernant les diplômes de l'ISMAS, la ministre rassure qu'« il y a une concertation entre son département et celui de l'enseignement supérieur ». Elle a tenu par ailleurs à préciser que « les personnes qui n'ont pas obtenu leur baccalauréat et ceux qui aspirent à une carrière cinématographique peuvent très bien bénéficier d'une formation dans les écoles spécialisées au même titre que les autres ». « La formation reste ouverte à tous », dira-t-elle. « Une homologation des diplômes avec la formation professionnelle ouvre droit à des postes budgétaires et à l'emploi, y compris dans les entreprises », a-t-elle noté. Selon la ministre, le besoin en formation et d'une éducation artistique depuis l'école est primordial. « Un plan d'urgence s'impose en la matière », a-t-elle reconnu. Selon elle, « les plateaux de tournage doivent redevenir un véritable lieu de formation tant sur le plan théorique que pratique ». Elle a appelé l'assistance à travailler de concert pour revaloriser la fonction de « producteur ». Dans ce contexte, la ministre a conclu que tout sera discuté lors des assises cinématographiques qui se tiendront au mois de septembre prochain Elle a, en outre, annoncé le parachèvement de l'opération de numérisation des vieux films algériens et la création d'une revue du cinéma consacrée à la critique. « La réforme de la politique culturelle en Algérie doit se fonder sur les idées et propositions des concernés. La ministre qui a déclaré être à l'écoute des préoccupations et propositions sur les différentes questions et problèmes enregistrés dans le domaine du cinéma, a appelé les acteurs du secteur à agir dans un cadre associatif. Selon Mme Labidi, le Fonds de développement de l'art, de la technique et de l'industrie cinématographique (FDATIC) n'a pas encore été pleinement exploité, rappelant la création de nouveaux fonds pour la promotion de l'écriture de scénarios et la réalisation. Dans un souci de valoriser les prix, comme celui Ali-Maachi ou du Président de la République décernés aux écrivains et poètes, elle a décidé de publier les œuvres des lauréats pour cette année. Les professionnels du 7e art ont insisté également sur la distribution et le dysfonctionnement du réseau de salles de projection, préconisant la restauration des vieilles salles et la création de nouvelles. La ministre a enfin estimé que « la télévision doit être associée de nouveau à la production d'œuvres dramatiques, voire cinématographiques, et consacrer un espace à la projection de la production locale ».