Disposition - «La reconduction de l'exonération de la TVA et des droits de douanes sur le maïs et le soja au profit de la filière avicole, sera accompagnée d'un dispositif de suivi et de contrôle.» Cette déclaration a été faite par l'ex- ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. «Si on reconduit l'exonération des droits de douane sur les matières premières, on doit répercuter cela sur toute la chaîne de production jusqu'au consommateur final», a-t-il souligné. Cette opération coûte près de 15 milliards de dinars au Trésor public. La reconduction de cette mesure en 2014 va donner encore du temps aux professionnels pour améliorer leurs performances, a estimé M. Benaïssa qui a jugé que cette décision, prise en août 2012, avait donné des résultats positifs. Cependant, la filière n'a pas encore atteint tous ses objectifs. Des contre-performances subsistent encore notamment en matière d'élevage. Celui-ci ne répond pas aux normes requises. La reconduction de l'exonération de la TVA et des droits de douanes sur l'aliment de la volaille n'a pas laissé l'association des consommateurs et les petits éleveurs de volaille indifférents. Ainsi, le président de l'Association de protection et d'orientation du consommateur, Mustapha Zebdi, a déclaré que l'association est «contre l'exonération de la TVA et des droits de douanes sur le maïs et le soja au profit de la filière avicole». Il a estimé que «ni le consommateur ni l'éleveur ne bénéficient de cette exonération de taxes douanières», soulignant qu'en dépit de cette dernière, le prix du poulet reste très élevé. Pour sa part, Mourad Dif, éleveur, a indiqué que les éleveurs ne bénéficient pas de cette exonération des taxes douanières au profit de la filière avicole, puisque les prix de l'aliment de volaille sont presque les mêmes qu'avant. Ce qui veut dire que ce sont les importateurs de cet aliment qui bénéficient de ce privilège et non pas les éleveurs. Selon M. Dif, «80% des aviculteurs ne sont pas agréés. Dès lors, ils ne peuvent pas bénéficier des aides étatiques contrairement aux 20 % restants. Pourtant, ce sont ces 80 % qui alimentent le marché de la viande blanche». Dans ce contexte, il a ajouté que dans les moments difficiles, notamment lorsqu'il y a une surproduction, l'Etat achète du poulet chez les éleveurs agréés uniquement. Pour les non-agréés, soit 80 % des éleveurs, ils écoulent leur production à perte. «En cinq mois, nous avons connu une perte de 2 000 milliards de centimes à l'échelle nationale», a-t-il précisé au cours du mois d'août dernier. A cette situation, s'ajoutent les contraintes administratives pour l'acquisition de l'agrément par l'éleveur. En outre, il a appelé les pouvoirs publics à «arrêter l'importation de poulet parce que cette démarche nuit aux aviculteurs locaux». Parallèlement à l'appel lancé par l'Association de protection et d'orientation des consommateurs (Apoc), pour boycotter les œufs aux fins de dénoncer la hausse exorbitante de leur prix, d'autres voix se sont élevées pour réclamer l'instauration d'un système rigoureux de suivi et de contrôle de la filière afin d'assurer la traçabilité des exonérations accordées pour les importateurs des aliments de la volaille (maïs et soja).