La semaine dernière, le mouvement Hamas et le Djihad islamique avaient promis à Netanyahu de lui faire payer le prix fort des massacres que son armée avait commis dès le premier jour du pilonnage à l'artillerie lourde et les bombardements aveugles des quartiers de Ghaza. La promesse a été tenue puisque 18 soldats et officiers israéliens ont été abattus dès les premiers affrontements directs avec les combattants palestiniens, dont 13 durant la seule journée du dimanche. C'est une victoire pour la résistance palestinienne qui vient d'infliger ses premières grandes pertes à une armée, mieux formée et suréquipée en matériel de guerre américain de dernière génération, dont ne disposent pas toutes les puissances de l'Otan. Pourtant, ces militaires israéliens ne sont pas de simples réservistes. Ce sont des membres d'unités d'élite de l'une des armées les plus puissantes au monde. Voilà pourquoi les Palestiniens et tous les peuples arabes ont des motifs d'être fiers de la grande bravoure avec laquelle les combattants palestiniens ont porté le combat jusqu'en territoire israélien, pour frapper, chez lui, un ennemi farouche, ennemi connu pour ne pas faire de quartier parmi les civils innocents. C'est une véritable leçon de témérité qu'Israël a reçue. D ́autres sont au programme. Une humiliation qui n'a d ́égal que l'arrogance avec laquelle cet Etat terroriste a bâti sa fausse gloire. Une humiliation aussi pour ces Etats impérialistes qui l'ont surarmé et inscrit les mouvements de libération sur leurs « listes noires » des « organisations terroristes ». Fort du soutien occidental, Israël jouit de l'impunité internationale pour ses crimes en Palestine et sa série de génocides à Ghaza avec des scènes de violence qui ont choqué la planète. Pourquoi le Premier ministre israélien avait-il opté pour le carnage à distance et non pas pour une invasion terrestre ? On le comprend depuis dimanche. L'objectif de Benyamin Netanyahu est de faire le maximum de victimes parmi les habitants de Ghaza, histoire de chercher à démobiliser, voire démoraliser, la résistance. Il s'est vite rendu compte de sa grave erreur d'appréciation, sinon, pourquoi, Israël s'est-il empressé d'accepter la première offre de cessez-le-feu proposée par l ́Egypte ? Cette option pour le silence des armes, qui ne ressemble pas au trait de caractère du plus extrémiste des dirigeants israéliens, obéit à deux motivations. La première consiste à laisser l'impression à l'opinion internationale qu'Israël, en situation de « légitime défense » dans ses représailles à la pluie de roquettes palestiniennes, est pour la paix. Ne se laissant pas duper par cette hypocrisie, la communauté internationale a multiplié marches et manifestations pour dire non à ce « génocide qui n'a rien d'une guerre » pour parler de cessez-le-feu. La seconde, de caractère tactique, consiste à faire un massacre à distance, sans risque de pertes en vies humaines. Ce double scénario a donc été un échec puisque les pertes israéliennes n »ont jamais été aussi élevées. C »est connu, cette armée est habituée à n'avoir pas de victimes mortelles dans ses rangs. Aujourd'hui, elle constate l'effondrement du mythe de son invincibilité qui a toujours été bâtie sur les massacres de civils et la destruction des villes arabes. Dimanche, elle a tué plus d'nfants, de femmes et de vieillards qu ́elle ne l'a fait depuis le début des bombardements de Ghaza, faisant autant de victimes civiles encore que lors de l'invasion du Liban en juin 1982, qui a marqué l'histoire des plus grand crime contre l ́humanité. Plus de 160 morts à Chalajaya, plus de 600 depuis le début du carnage, des civils dans leur quasi-totalité. Voilà le bilan d'une armée qui éprouve les pires difficultés à affronter de front a bravoure des fidayine palestiniens.