Netanyahu a de bonnes raisons de se sentir encouragé par la communauté internationale dans les génocidaires bombardements de son armée à Ghaza. Par communauté internationale, le Premier ministre israélien pense à l ́Onu, sans la nommer bien sûr, puisque l'organisation internationale a refusé, à son grand soulagement, de répondre à l ́appel lancé par Mahmoud Abbas du « devoir de protection internationale » de la Palestine. Un silence complice entrecoupé de réactions brillantes d ́ambiguïté sur de faux sentiments humanitaires. A ce jour, le Conseil de sécurité des Nations unies ne s ́est pas non plus prononcé sur le massacre de plus 600 civils palestiniens — dans leur presque totalité des femmes, des enfants et des vieillards écrasés sous les décombres d ́une ville réduite en ruines en moins de deux semaines —, autrement que par des lamentations. Histoire de se donner bonne conscience et de ne pas heurter l ́opinion publique internationale qui crie son horreur à Paris, à Madrid ou à Londres. La question on se la pose à Ghaza. A quoi sert le Conseil de sécurité ? Pour avaliser les invasions d ́Irak et de la Libye ? Pourquoi donc la nouvelle tragédie palestinienne n ́est-elle pas à l ́ordre du jour à New York ? D ́ailleurs l ́a-t-elle jamais été, réellement lorsque cette question de fond est soulevée en période de guerre pour aussitôt être classée après le cessez-le-feu. Les Palestiniens ont donc de bonnes raisons de ne pas croire aux promesses faites en situation d ́urgence. Le recours aux actes de désespoir contre l ́occupant sioniste reste, faute d ́une prise de responsabilité internationale, la seule manière de faire entendre ce message par des roquettes : la Palestine est spoliée depuis 67 ans. Son peuple a connu génocide après génocide. Cependant, le premier responsable de cette tragédie, c ́est le monde occidental, allié naturel d ́Israël. Depuis le début de la tragédie de Ghaza, l ́Europe a lancé de timides appels à un cessez-le-feu, avec très peu de motivation pour ramener Netanyahu à la raison. Les pays européens se sont d ́abord limités séparément à « déplorer » les pertes en vies humaines des deux côtés, avant d'exprimer, mardi, d ́une même voix, ce qui est leur position commune sur ce conflit israélo-palestinien. Les « 28 » ont appelé le mouvement Hamas et le Djihad islamique à déposer les armes, qualifiant d ́« acte criminel et injustifié » le lancement de roquettes sur Israël. Plus choquant encore, le Conseil européen reconnaît le « droit d ́Israël à se défendre » contre les « organisations terroristes » palestiniennes. Les « 28 » ont eu le mérite de développer, cette fois, une position des plus claires sur le droit des Palestiniens à se défendre contre les massacres, l ́occupation et la colonisation de son territoire. Après les Etats-Unis, il faut rappeler que l ́Union européenne a donné ses meilleurs arguments à Israël en inscrivant le mouvement Hamas sur sa liste noire des « organisations terroristes ». Netanyahu n ́en attendait pas moins de ses amis européens pour poursuivre ses crimes à Ghaza. Aux Arabes de ne pas se laisser duper par la duplicité du discours occidental. Les combattants palestiniens, eux, savent très bien qu ́ils ne peuvent plus compter que sur leur sacrifice pour faire valoir leurs droits nationaux et moraux. Ils ont admirablement prouvé leur bravoure face à l ́armée la plus agressive et la mieux rodée dans les massacres de civils, lui infligeant une humiliante raclée. Une trentaine de soldats d ́élite tués, l ́aéroport de Tel-Aviv fermé et la peur dans toutes les colonies ! L ́Europe peut toujours parler d ́« actes de terrorisme ». Pour le droit international, ce sont des actes d ́autodétermination par le combat et un devoir de « légitime défense ».