Jalal Talabani, 80 ans, cède le poste de président de la République, qu'il occupe depuis 2005, à Fouad Massoum, un vétéran de la lutte de l'indépendance du Kurdistan irakien. Il a été élu jeudi au parlement par 211 voix contre 17 pour son rival au second tour, Hussein al Moussawi. Principale priorité du premier homme politique kurde à diriger le gouvernement de la région autonome et le Parlement irakien après l'invasion américaine de l'Irak en 2003, choisir dans le bloc du chef du gouvernement, Nouri Al-Maliki, arrivé largement en tête lors des législatives du 30 avril, un Premier ministre qui pourrait sortir le pays de sa plus grave crise historique : les terroristes de l'Etat islamique contrôlent depuis le 9 juin dernier des pans entiers du territoire. Principal obstacle : Al-Maliki. Au pouvoir depuis 2006, il veut un troisième mandat même si les sunnites, les Kurdes et même une partie des chiites lui reprochent de monopoliser le pouvoir et de fermer l'œil sur son administration corrompue. Comme Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, Fouad Massoum est convaincu que l'Irak est face à une menace existentielle qu'il ne pourrait surmonter que par la formation d'un gouvernement dans lequel tous les Irakiens se sentent représentés. A la recherche d'appuis pour « déloger » les terroristes qui ont déclaré un « califat islamique » sur les territoires qu'ils contrôlent en Irak et en Syrie, le ministre de la Défense Saadoun al-Doulaïmi est depuis jeudi à Moscou pour commander du matériel militaire. Selon une règle non écrite, le poste de président de la République, principalement protocolaire, est occupé par un Kurde, le président du Parlement, un sunnite et le Premier ministre, un chiite.