À l'approche de la session de la nouvelle Assemblée irakienne, les Kurdes mettent la pression sur les chiites, en exigeant plus d'avantages .L'accord de principe, conclu entre chiites et Kurdes, sur la formation du prochain gouvernement et la répartition des postes de responsabilité entre les deux alliés, sera-t-il confirmé à l'occasion de la première réunion du Parlement irakien ? Rien n'est sûr, à voir les nouvelles revendications des deux principales formations politiques kurdes, qui remettent carrément en cause le contenu de l'accord. En effet, selon Roj Nouri Shawis, vice-président irakien et négociateur pour le compte des Kurdes, “il y a eu des objections au projet d'accord. Nous allons retourner à Bagdad avec un esprit ouvert pour parvenir à un accord avec l'Alliance irakienne unifiée, AIU, chiite, majoritaire, et les autres partis”. Les tractations sont très difficiles et ont même failli être rompues, malgré les démentis des deux camps. Apparemment, le blocage se situe au niveau de l'attribution des portefeuilles ministériels, comme le confirme le chef de la diplomatie irakien, Hoshyar Zebari : “Les négociations n'ont pas été rompues et nous allons examiner, dans les prochains jours, la répartition des postes ministériels.” De son côté, Fouad Maâssoum, le président du Conseil national, l'Assemblée provisoire, et partie prenante dans les négociations, estime qu'“il y a de grands progrès, mais le projet d'accord nécessite une réécriture et la participation d'autres forces politiques aux négociations pour former un gouvernement et en élargir la base”. Il ne manquera pas, cependant, d'ajouter au sujet de la réclamation par les Kurdes du rattachement de la ville pétrolière de Kirkouk à leur région autonome : “L'accord s'est fait sur certains points, mais d'autres doivent être discutés.” C'est là, une manière de démontrer que rien n'est conclu. Le statut des milices kurdes, Peshmergas, pose également problème. C'est le candidat kurde à la présidence de l'Irak, Jalal Talabani, qui l'annonce : “Il y a des divergences sur certains points, comme celui de l'avenir des Peshmergas et certains articles de la Loi fondamentale, Constitution provisoire, notamment ceux concernant Kirkouk.” Les Kurdes ne veulent pas d'une intégration totale dans l'armée des Peshmergas, les milices des deux grandes formations du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani et de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) de M. Talabani, qui gèrent la région autonome du nord du pays. “Nous demandons un gouvernement élargi avec la participation d'Allaoui, le Premier ministre sortant, et les autres partis, ainsi que les frères sunnites qui doivent avoir une place dans le prochain cabinet”, a affirmé Talabani, avant de prendre un hélicoptère américain pour se rendre à Bagdad, où il participera demain à la première session du Parlement. K. A.