La révision de la prime de zone est loin d'être acquise pour les syndicats autonomes du secteur de l'éducation nationale. Et pour cause, « ni le ministère de l'Education ni les autres secteurs ne sont habilités à trancher cette question », a déclaré, jeudi dernier, la ministre du secteur, Nouria Benghebrit, en marge de la clôture de la session de printemps de l'APN. « La revendication des syndicats du secteur de l'éducation concernant la révision de la prime de zone pour les travailleurs du Sud et des Hauts-Plateaux exige une décision politique de la part du gouvernement du fait de l'incidence financière qui en découlera », a-t-elle affirmé. Pour rappel, le ministre des Relations avec le Parlement, Khelil Mahi, a indiqué, jeudi dernier, au nom du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en réponse aux questions des députés à ce sujet, que la prime de zone ne fera pas l'objet d'une révision en raison de l'incidence financière qui en résultera. Pour ce qui est, par ailleurs, des revendications des syndicats, la ministre de l'Education nationale a dit avoir affirmé aux syndicats que des mesures ont été prises par le gouvernement et la Fonction publique et que son département est bel et bien déterminé à prendre en charge toutes les questions en suspens. Sa première rencontre, mercredi dernier, avec le Cnapest, Mme Benghebrit l'a qualifiée d'enrichissante, marquée par un débat « franc » et « responsable ». « Le ministère est ouvert au dialogue avec tous les partenaires sociaux pour trouver les solutions possibles », a-t-elle indiqué, annonçant qu'il a été convenu avec le même syndicat de tenir une deuxième rencontre durant la troisième semaine du mois d'août. Pour ce qui est des enseignants en fin de carrière, la ministre a estimé que la solution à cette question demande du temps. Le ministère de l'Education a décidé de la tenue de rencontres avec les syndicats du secteur afin de trouver des solutions aux points en suspens et qui ont été à l'origine, durant l'année scolaire écoulée, d'une série de débrayages pour protester contre « certaines lacunes » contenues dans le statut particulier, exiger l'insertion des enseignants du primaire et du moyen dans les nouveaux grades créés à l'instar des enseignants du secondaire, trouver des solutions pour les enseignants en fin de carrière et sans diplôme universitaire et pour revendiquer la médecine du travail et des logements pour les travailleurs du secteur. Pour ce qui est des recours des élèves recalés au baccalauréat de la session 2014, la première responsable de secteur réfute l'idée du rachat. « Nous n'avons jamais parlé de rachat », a-t-elle indiqué sur un ton ferme. Une nouvelle fois, la ministre a déclaré que les recours concernant les rapports des notes ont été peu nombreux. Au sujet de l'application des recommandations issues de la dernière conférence nationale sur la réforme de l'école, Mme Benghebrit a souligné que son département est en train d'établir les synthèses de la conférence nationale. Pour la ministre, la réforme demande du temps. Et surtout, « le changement nécessite une planification. On ne peut pas aller du jour au lendemain vers des réformes profondes », a-t-elle tranché.