Après plusieurs trêves avortées, un cessez-le-feu de 72 heures, devant mettre en suspens l'agression barbare israélienne contre la population martyre de Ghaza, a été annoncé, dans la nuit de jeudi à vendredi, dans un communiqué commun, par le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avec l'accord de la Résistance palestinienne et du gouvernement israélien. Aussitôt décrétée, cette trêve aux relents humanitaires a volé en éclats. Elle a été, à l'image des tentatives précédentes, violée par l'armée israélienne qui, en dépit de son accord, a exclu tout répit concernant l'opération terrestre. Résultat des courses : six Palestiniens ont été tués hier matin dans un raid aérien sur Khan Younès, au sud de la bande de Ghaza. Plus tôt dans la matinée, dans la même ville, 8 Palestiniens, dont 2 femmes et 3 enfants, ont été tués par des tirs de chars. Selon des médias palestiniens, plus de 40 autres ont été tués par l'artillerie à Rafah près de la frontière égyptienne. La réponse de la Résistance palestinienne ne s'est pas fait attendre. Selon le porte-parole du Hamas, Moussa abou Marzouk, les brigades d'Azeddine al Qassam ont réussi à capturer un second soldat israélien et éliminé deux autres dans un accrochage juste avant l'entrée en vigueur de la trêve. Certaines sources palestiniennes présentent le soldat capturé comme un officier. Hamas accuse ! Moussa abou Marzouk affirme que son mouvement a respecté la trêve. Il accuse Israël d'avoir mis fin au cessez-le-feu de manière unilatérale. « La Résistance palestinienne a agi au nom de son droit à l'autodéfense pour arrêter les massacres de notre peuple », indique Fawzi Barhum, un autre responsable du Hamas. Le gouvernement israélien s'en défend. Il accuse le mouvement palestinien et ses alliés de « violation flagrante » de cessez-le-feu, moins de quatre heures après son entrée en vigueur. D'où, explique le porte-parole de l'armée, sa décision de décréter mort-née cette trêve et de reporter de facto ses négociations, prévues le même jour au Caire, avec les responsables palestiniens. Cette initiative devait permettre aux deux parties d'engager, avec la médiation de l'Egypte, des négociations « de fond » qui aborderaient tous les litiges : l'arrêt des frappes, le retrait des troupes israéliennes et la levée du blocus qui étouffe l'enclave palestinienne depuis 2006. « Les Egyptiens ont contacté le Jihad islamique et ont dit qu'Israël les avait informés qu'un soldat avait été capturé et ont décidé de repousser les négociations », a affirmé Ziad al-Nakhale, SG adjoint du Jihad Islamique proche de l'Iran et du Hezbollah. Report ou rupture des pourparlers ? Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a indiqué qu'une délégation (Fatah, Hamas, Djihad islamique) sera aujourd'hui dans la capitale égyptienne « quelles que soient les circonstances ». Pour quelle mission ? Discuter des prochaines étapes pour tenter de mettre fin à la guerre qui a fait près de 1.500 morts palestiniens et 63 tués, 130, selon la résistance, dans les rangs de l'armée israélienne.