Le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci, est intervenu hier à l'Assemblée populaire nationale en vue de présenter le rapport annuel sur l'évolution de la situation financière et monétaire du pays. Les députés ont interpellé ce responsable sur plusieurs questions d'ordre financier, mais ont mis l'accent avec insistance sur la nécessité de trouver diligemment une solution aux billets de banques de 200 DA complètement abîmés mais toujours en circulation. A quand le retrait de ces billets ? Cette question revenait tel un leitmotiv sur les lèvres des députés appartenant à plusieurs sensibilités politiques. M. Zineddine Ben Medkhan député MSP estime que la monnaie d'un Etat représente sa souveraineté. Alors, s'interroge-t-il, à quand leur suppression ou leur remplacement par d'autres billets plus «présentables»? Il appellera par la même à la mise en place des mécanismes de contrôle plus rigoureux au niveau des établissements financiers, de façon à mieux cerner la gangrène de la corruption et de la fraude. L'Alliance nationale républicaine rejoint cet avis, par la voix de M. Bektache Madjid qui estime que les billets en question ne sont pas pratiques à l'usage et surtout à celui des distributeurs électroniques. Il évoquera également le problème de la dépendance aux hydrocarbures, le change parallèle, qu'il qualifie de «banques ambulantes » activant au su et au vu des autorités publiques. L'avis est partagé par M. Issad député MSP qui estime qu'il est temps de passer à l'utilisation des cartes bancaires pour se passer définitivement de ces billets tant décriés par les citoyens. La première force politique du pays partage la même préoccupation et s'interroge par la voix de Mme Gharbi Yasmina sur le moment choisi pour le retrait de ces billets, tout en soulignant dans la foulée le problème de la disponibilité de la liquidité au niveau des banques. En somme, les députés ont tenté de décortiquer ce rapport, en se basant sur la réalité financière du pays. D'ailleurs, M. Ramdan Taazibt qui a salué le gouverneur de la Banque d'Algérie pour les données chiffrées fournies, estime qu'il faut tenir compte des exigences de l'heure, et surtout des retombées de la crise financière dont les conséquences se font toujours sentir. Soulignant que le rapport reconnaît que l'économie algérienne reste encore très dépendante des hydrocarbures et des produits importés.