«L'Algérie a proposé à ce que les images satellitaires utilisées contre la criminalité aient un cadre juridique pour lutter contre le terrorisme», a-t-il expliqué en évoquant, dans le même sillage, les efforts continus de l'Algérie pour inciter les Nations unies à empêcher d'une façon définitive le versement des rançons aux terroristes, dans la région du Sahel notamment. A propos du Sahel, le ministre a assuré que la sécurité dans cette région est sous la responsabilité des pays qui la composent . «Nous sommes responsables des habitants de cette zone ainsi que des étrangers qui y séjournent. En conséquence, c'est à nous de trouver une solution pour régler le problème du terrorisme. Les ministres des AE de cette région se sont réunis à cet effet ainsi que les chefs d'états-majors pour aboutir à une force commune. Les pays étrangers qui veulent aider au développement de cette région sont les bienvenus. Mais il n'est pas question qu'ils s'implantent dans cette région pour trouver la solution. Cette dernière nous incombe», souligne-t-il en faisant savoir, dans le même contexte, que l'amalgame entre terrorisme et résistance est toujours d'actualité. «L'Algérie a proposé également à l'ONU de définir le terrorisme et de définir la résistance. Mais l'ONU, lors de sa dernière Assemblée générale, n'a pas apporté un plus à question», a-t-il signalé. «L'ALGÉRIE NE RÉPOND PAS AUX PROVOCATIONS» Toujours dans le registre africain, le ministre est revenu sur la question des Sahraouis et commenté la visite de Christopher Ross dans la région. «Cette visite apporte une nouvelle dynamique aux négociations entres Sahraouis et Marocains. Mais cette dynamique est contrariée par le Maroc qui bloque le processus et le référendum de l'autodétermination», a-t-il estimé. Au sujet de l'attitude agressive de certains cercles marocains envers l'Algérie, le ministre a assuré que notre pays a choisi de ne pas répondre aux provocations. «Le Conseil de sécurité a répondu à ces agressions en affirmant que l'Algérie ne fait pas partie du conflit. Nous ne répondons pas aux provocations mais nous continuons à faire passer les messages concernant le droit du peuple sahraoui à l'indépendance. Cela dit, avec le Maroc, nous avons des relations fraternelles. Il y a certains leviers marocains qui ne sont pas forcément liés aux politiques et qui entretiennent la confusion. Mais rien ne sépare le peuple algérien du peuple marocain comme rien n'empêchera l'Algérie de défendre ses principes en soutenant le peuple Sahraoui», a-t-il fait savoir. LIGUE ARABE : LA RÉFORME PRENDRA EN COMPTE LES SPÉCIFICITÉS CONSTITUTIONNELLES DE CHAQUE PAYS Pour ce qui est du monde arabe, le ministre a évoqué la réforme annoncée lors de la dernière réunion de la Ligue arabe. «Le comité des chefs d'Etat a proposé 16 recommandations que les ministres des AE arabes ont examinées. Il s'agit d'engager un processus de réforme volontariste qui prend en compte les spécificités constitutionnelles de chaque pays. Comme ce projet de réforme nécessite des dépenses importantes, le comité a décidé de renvoyer le dossier pour consolidation et qui sera pris en charge par un groupe de ministres des AE (pas encore constitué), et aboutir ainsi à un protocole. Le dossier sera confirmé en mars lors du sommet de la Ligue arabe», ajoute-t-il en soulignant que le but est d'arriver à une structure commune, à un gouvernement commun éventuellement. Concernant la politique du voisinage développée par le comité de la Ligue arabe, le ministre a fait savoir que cette proposition qui consiste à créer des partenariats avec des groupes étrangers non arabes, tels africains, européens, …est en cours d'examen. «Il est nécessaire de s'ouvrir à ces pays en définissant les critères d'adhésion qui doivent être bilatéraux et en ayant une visibilité précise sur ce que nous allons faire avec nos éventuels partenaires». L'ALGÉRIE ET LA FRANCE «NE PEUVENT REGARDER QUE VERS L'AVENIR» A propos des relations entre Alger et Paris, le chef de la diplomatie estime que les relations algéro-françaises ont pris une nouvelle tournure. Et que les deux pays ne peuvent regarder que vers l'avenir. La situation tendue entre les deux pays ces derniers temps a laissé place à plus d'ouverture, estime-t-il en évoquant la prochaine visite dans ce sens, les récentes visites de plusieurs responsables français en Algérie, dont celle de M. Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, et de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la Justice, qu'il a qualifiée de «grande personnalité politique» et «amie de l'Algérie». «Nous sommes prêts à recevoir, prochainement, M. Jean-Pierre Raffarin qui va, avec le ministre de l'Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise et de la Promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi, examiner les questions économiques», a-t-il ajouté. Cet examen sera effectué «non pas sous l'angle du contentieux, parce qu'il n'y en a pas, mais sous celui de savoir comment faire en sorte pour que le potentiel existant entre les deux pays puisse se transformer en projets concrets, plus nombreux et utiles», a-t-il précisé. «Nous n'avons pas la prétention de dire que tous nos problèmes avec la France sont réglés mais nous avons choisi d'aller vers l'avant. Mais aller vers l'avant ne signifie pas pour autant pouvoir dire n'importe quoi sur le passé!», conclut-il. M. MEDELCI MET EN GARDE CONTRE LES CONSÉQUENCES D'UNE ÉVENTUELLE SÉCESSION AU SOUDAN L'Algérie ainsi que les autres pays africains sont préoccupés, confie Mourad Medelci , par les résultats du referendum de paix qui aura lieu au Soudan. «Les soudanais vont décider soit l'union du sud et du nord soit la séparation. Si les soudanais optent pour le second choix, il y aura des changements non seulement à l'intérieur de ce pays déjà fortement perturbé mais également du point géostratégique de l'Afrique. Il a estimé que cette situation pourrait introduire un élément d'»exacerbation» de l'instabilité que connaît cette sous-région sur une période plus longue et établir un précédent grave. Le ministre a rappelé que l'Algérie a exprimé sa solidarité au Soudan et oeuvré pour que le gouvernement soudanais ait les moyens d'organiser le référendum dans les meilleures conditions possibles.