La 7e édition du festival culturel international de la musque diwane, ouverte jusqu'au 14 de ce mois, regroupe une pléiade d'artistes de renom nationaux mais surtout étrangers. Mourad Chouihi, le commissaire du festival, a, lors d'une conférence de presse animée jeudi dernier à l'hôtel Oasis d'Hussein Dey, souligné l'importance de cette édition qui « s'est enrichie des précédentes car le festival œuvre constamment à la diversité culturelle et renoue ainsi avec les différentes facettes du patrimoine africain et de la musique diwane ». Placé sous le patronage de la ministre de la Culture, Nadia Labidi, ce festival, a, selon le directeur artistique, Zoubir Bouzid, « nécessité un travail de longue haleine et une préparation qui a duré plus de huit mois afin de pouvoir mettre à l'affiche des noms connus mondialement et ayant un parcours des plus méritants ». « Nous avons intégré, comme le stipule le règlement intérieur, des troupes ayant obtenu les trois premières places au festival national de la musique diwane de Béchar » a-t-il ajouté. Cette participation est, d'après Zoubir Bouzid, « une opportunité qui permet aux jeunes talents de côtoyer les artistes internationaux, de s'imprégner de leurs expériences et de les encourager ». Cette nouvelle édition promet un programme riche pour les mélomanes et amateurs de chants mystiques de la musique africaine, diwane, et de la musique universelle. Toutefois, contrairement aux précédentes éditions, cette année aucun atelier ni conférence ne sont prévus dans le programme. La raison, selon le commissaire du festival, serait « l'absence du public et la programmation du festival qui coïncide avec les vacances et les départs en congé des professeurs qui ne favorisent pas sa venue ». Ce rendez-vous est à ne pas manquer à tous ceux qui aiment voyager au-delà des sons. Le bluesman cosmopolite qui mêle le blues, la soul et la funk pour créer son propre style le Blufunk, le Nigérian Keziah Jones ouvre le bal auprès d'une troupe nationale diwan Sidi Blel. Pour la soirée d'aujourd'hui, c'est la troupe Global Gnawa et Ezza Groove Touarg qui charmeront le public. Global Gnawa, cette troupe composée d'artistes issus de l'Algérie, du Maroc et de France, entraînera les amateurs de la musique gnawa vers la danse et la transe. D'autres artistes venus du Viêtnam (Nguyên Lê), de Chine (Tang Dynasty), du Congo (Jupiter And Okwess) ou encore Mustapha Bakbou, cet illustre musicien qui faisait partie du célèbre groupe Jil Jilala et ayant participé au mouvement musical folk des années soixante-dix, seront également au programme de ce festival dont le droit d'entrée est fixé à 300 DA. Les soirées qui débutent à 20 h s'annoncent envoûtantes et joyeuses. Un spectacle mêlant le funk et le ska au diwan a été animé vendredi dernier au soir, par le prince nigérian du blufunk, Keziah Jones, et la troupe « Sidi Blel » de Mascara lors d'une soirée émaillée d'insuffisances et d'incidents techniques jugés « inacceptables » par le public. Se produisant en ouverture, la troupe « Sidi Blel » de Mascara, lauréate du premier prix du festival national de musique diwan tenu en mai dernier à Bechar, a fait découvrir au public d'Alger une partie des origines sahéliennes du rituel diwan et des croyances qui l'entourent en reproduisant son spectacle joué à Bechar. Cependant, la troupe composée de huit membres a été obligée de jouer dans un espace restreint, la scène étant encombrée par le matériel de sonorisation de Keziah Jones devant se produire par la suite, alors que les troupes du diwan nécessitent un minimum d'espace. Le public, venu nombreux à cette soirée d'ouverture, a dû patienter plus de vingt minutes pour voir le guitariste nigérian Keziah Jones enflammer le théâtre de son blufunk, un style musical alliant le groove, le funk et le blues acoustique élaboré par l'artiste qui développe ce genre depuis 1992. Jouant de la guitare avec une fluidité singulière même avec une seule main ou en tapant sur les cordes, Keziah Jones, qui se produisait pour la seconde fois en Algérie, a interprété les succès de trois de ses albums, « Blufunk is a fact ! », « Nigerian wood » et de son dernier opus « Captain rugged ». En dernière partie du spectacle la fusion entre les deux formations annoncée par les organisateurs a très vite tourné au « ridicule » puisque la troupe « Sidi Blel » n'était présente sur scène que pour « habiller de folklore local un morceau instrumental de Keziah Jones » ont relevé plusieurs spectateurs regrettant le manque de préparation flagrant de ce spectacle. Le goumbri du musicien n'a pas été branché à la console de sonorisation ce qui a mis l'artiste nigérian dans la gêne, obligé de faire de l'animation pour meubler alors que cette expérience avait clairement du potentiel, inexploité faute de direction artistique. De plus, les spectateurs avaient regretté de voir cette rencontre musicale « confinée et écourtée à un seul morceau » alors qu'il est de coutume, dans les pays voisins, qu'elle occupe au moins la moitié du spectacle. Pour terminer la soirée, une coupure d'électricité a interrompu les musiciens qui essayaient tant bien que mal de présenter un travail commun, les spectateurs ont attendu leur retour sur scène durant une vingtaine de minutes. Ouvert vendredi, le 7e Festival international se poursuivra jusqu'au 14 août au théâtre de verdure Saïd-Mekbel du Bois des arcades.