Le Conseil de sécurité des Nations unies débat d'un projet de résolution rédigé par la Grande-Bretagne. Placé sous le chapitre VII de la charte des Nations unies, celui-ci est destiné à lutter contre l'Etat islamique (EI) qui contrôle un tiers du territoire syrien et de larges pans de l'Irak depuis début juin. Ce projet vise à tarir ses ressources financières, bloquant l'afflux de combattants étrangers et menaçant de sanctions ceux qui lui apportent un soutien. Ce projet condamne les échanges directs et indirects avec l'Etat islamique et le Front al Nosra, la branche d'Al-Qaïda en Syrie, et menace de sanctions ceux qui violent ces dispositions. Il exhorte aussi les gouvernements à fournir les noms des individus ou des entités soupçonnés de soutenir ces organisations. Ce texte, que les 15 membres du Conseil de sécurité ont examiné pour la première fois vendredi, désigne les dirigeants de l'EI à frapper de sanctions internationales par un gel de leurs avoirs et des interdictions de visas. Le texte britannique, qui ne comporte toutefois pas de mandat pour une utilisation de la force, « invite tous les Etats membres à prendre des mesures nationales pour interrompre le flot de combattants terroristes étrangers à destination de l'EIIL, de l'ANF (Front al Nosra) et d'autres individus, groupes, associations et entités associés à Al Qaïda ». Des experts de l'Onu seraient chargés de fournir un rapport « dans un délai de 90 jours sur la menace représentée par l'EIIL, ses sources d'armement et de financement, et formuler des recommandations en matière d'action supplémentaire pour faire face à cette menace ». Selon Mark Lyall Grant, le représentant permanent de la Grande-Bretagne à l'Onu, les quinze qui sont unis face aux « membres » de cet EI qui menace l'unité de l'Irak pourraient adopter cette semaine ce texte qui confère au Conseil l'autorité pour faire appliquer ses décisions, y compris par la force. Et pour cause, l'EI, qui a hissé ses couleurs à la force des armes, disposerait, selon les spécialistes, entre 10.000 et 20.000 combattants et énormément d'argent. Pour exemple, en braquant une banque à Mossoul, deuxième ville du pays, l'EI a volé plus de 300 millions d'euros.