En pratique, les indications du plan d'occupation de sol (POS) ne sont pas respectées et des terrains non constructibles sont exploités, a-t-elle signalé, en citant le cas de plusieurs communes telles que Draria, Beni Messous, Bouzaréah, Hydra ou El Biar. « Nous n'avons pas de ville, nous avons des extensions. L'Algérien n'est pas un habitant, c'est juste un occupant », a-t-elle déploré. Sur le plan architectural, à l'exception de La Casbah et des cités coloniales, « le même plan est reproduit même dans le cas des formules de l'Etat (AADL, LSP, social) », a-t-elle souligné. En outre, dans l'auto-construction, les gens modifient le plan initial sans même consulter des experts. Un phénomène dû aussi à l'absence de contrôle technique pour le particulier. Pour cette raison, l'ingénieur propose « l'obligation du cachet du CTC (Contrôle technique de construction) pour le particulier lors dépôt du dossier pour le permis de construire ». Elle conseille de « ne pas toucher aux structures ni aux façades ». De plus, « le particulier ne sollicite pas le laboratoire de construction », a-t-elle relevé. L'Ordre des architectes demande la révision de la loi en vigueur Selon le président du Conseil national de l'ordre des architectes (CNOA), Djamel Chorfi, repris hier par l'APS, l'auto-construction, qui représente 80% du tissu urbanistique national, connaît « un grand vide juridique » qui devient préjudiciable à la qualité des tissus urbains. De ce fait, il souhaite la promulgation de lois obligeant les citoyens à respecter les plans d'architecture et les règles de construction conformément aux dossiers déposés auprès des services techniques des collectivités locales, estimant que la police de l'urbanisme devrait jouer un rôle plus important dans ce domaine. D'où la nécessité de réviser la législation en vigueur en vue de combler le vide juridique actuel concernant la phase s'étalant de la délivrance du permis de construire à l'achèvement de la construction. Selon lui, beaucoup de citoyens parviennent à obtenir le certificat de conformité de leurs constructions par des moyens détournés, et ce, après avoir apporté de substantielles modifications à leur plan d'architecture initial. Il propose une loi obligeant le recours à un architecte pour l'obtention d'un permis de construire, soulignant que ce dernier sera chargé de l'étude et du suivi de la construction jusqu'à son achèvement, le renforcement du contrôle et même l'adoption de mesures coercitives à l'encontre des contrevenants. S'agissant du vieux bâti, il a annoncé l'élaboration d'une loi régissant sa rénovation et qui permettra, entre autres, d'encourager la formation d'ingénieurs spécialisés dans ce créneau.