Le ton est, une nouvelle fois, monté entre la Russie et ses « partenaires » occidentaux après l'attaque, par l'armée ukrainienne, d'un convoi humanitaire russe (300 camions) destiné aux populations de l'est de l'Ukraine, défendues par Moscou. Kiev et ses alliés européens et américains ont accusé les autorités russes de livrer du matériel militaire (chars, véhicules blindés, artillerie, lanceurs de missiles...) ainsi que des conseillers aux séparatistes prorusses, malgré le ferme démenti du ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou. Dans un entretien avec son homologue américain Chuck Hagel, il a assuré qu'aucun soldat russe ne se trouvait dans le convoi, toujours bloqué au niveau des frontières. Washington a appelé, vendredi dernier, Moscou à cesser ses « provocations », estimant que l'« augmentation de l'activité russe pour déstabiliser l'Ukraine ces dernières semaines était extrêmement dangereuse ». Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale du président Barack Obama, Caitlin Hayden, évoque des preuves plaidant en défaveur du Kremlin. « La Russie n'a aucun droit d'envoyer des véhicules, des personnes ou du matériel de quelque sorte que ce soit en Ukraine, sous aucun prétexte, sans avoir l'autorisation du gouvernement ukrainien », a-t-elle soutenu. Aux premières lignes sur le dossier ukrainien, la chancelière allemande Angela Merkel a appelé, le même jour, le président russe Vladimir Poutine à « mettre fin au flux de matériel militaire, conseillers militaires et personnel armé qui passent la frontière avec l'Ukraine ». « Dans l'optique d'un cessez-le-feu au sujet duquel il faut s'entendre le plus rapidement possible, la chancelière a demandé au président russe de contribuer à l'apaisement de la situation », a indiqué son porte-parole, Steffen Seibert. L'entretien entre les deux dirigeants a eu lieu en amont d'une rencontre au sommet prévue aujourd'hui à Berlin entre les ministres des Affaires étrangères français, russe, ukrainien et allemand. Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, a insisté, hier, sur sa volonté de saisir cette opportunité pour « mettre un terme aux affrontements violents ». « J'espère que nous parviendrons enfin à mettre un terme aux affrontements violents et à prodiguer aux populations touchées par la violence dans l'est de l'Ukraine l'aide urgente et nécessaire », a-t-il poursuivi.