Tension ■ Les Etats-Unis ont accentué leur pression sur la Russie en rompant toute coopération militaire à quelques heures de l'arrivée ce mardi à Kiev du chef de la diplomatie américaine John Kerry . Ce dernier vient soutenir le nouveau pouvoir ukrainien confronté aux forces russes en Crimée. Le président des Etats-Unis Barack Obama a brandi hier la menace de mesures économiques et diplomatiques visant à «isoler» la Russie. Il a affirmé que Moscou était «du mauvais côté de l'Histoire» dans la crise ukrainienne. «Je pense que le monde est largement uni pour reconnaître que les mesures prises par la Russie représentent une violation de la souveraineté ukrainienne (...) et une violation du droit international», a insisté le président. «Le message que nous faisons passer aux Russes est que s'ils continuent sur leur trajectoire actuelle, nous examinerons un ensemble de mesures économiques et diplomatiques qui isoleront la Russie», a-t-il prévenu. «Elles auront un impact négatif sur l'économie (de la Russie) et son statut à travers le monde», a-t-il poursuivi. La Russie n'a pas tardé à répliquer aux menaces américaines : La Russie réduira « à zéro » sa dépendance économique vis-à-vis des Etats-Unis si Washington impose des sanctions à son égard en raison de la situation en Ukraine, ce qui mènera au « krach » du système financier américain, a averti mardi un conseiller du Kremlin. «Nous trouverons un moyen non seulement de réduire notre dépendance financière des Etats-Unis, mais nous tirerons de ces sanctions un gros profit», a déclaré Sergueï Glaziev. «Les tentatives de prendre des sanctions contre la Russie mèneront au krach du système financier américain et à la fin de la domination des Etats-Unis dans le système financier mondial», a-t-il ajouté. Une source au Kremlin a toutefois peu après indiqué que M. Glaziev avait exprimé son opinion personnelle. Les Etats-Unis ont accentué leur pression sur la Russie en rompant toute coopération militaire. Un entretien «long et difficile» avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov n'a pas permis de dire qu'une solution à la crise ukrainienne est en vue, a dit pour sa part le chef de la diplomatie allemande Franz Steinmeier. «J'ai eu un entretien difficile, long et très sérieux mais il n'a pas été suffisant pour dire qu'une solution est en vue», a affirmé ce mardi le ministre allemand après sa rencontre hier i soir avec M. Lavrov. «Je ne peux pas lancer un signal pour dire que nous sommes en bonne voie de trouver une solution et que l'Ukraine et la Russie vont se parler». De son côté, le président russe Vladimir Poutine a ordonné aux troupes russes qui effectuaient des exercices militaires inopinés depuis mercredi dernier de rentrer dans leurs bases, a annoncé ce mardi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. «Le commandant en chef des forces armées russes, le président russe Vladimir Poutine, a donné l'ordre aux troupes et aux unités participant aux exercices militaires de rentrer dans leurs bases permanentes», a déclaré M. Peskov . Dans ce contexte, M. Poutine avait ordonné mercredi dernier des exercices des troupes des districts militaires de l'Ouest - un vaste territoire à la frontière de l'Ukraine, du Bélarus, des Etats baltes, de la Finlande et de l'Arctique - et du Centre, pour vérifier leur aptitude au combat. Cette opération devait durer jusqu'au 3 mars et mobiliser 150.000 soldats. Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, avait précisé que l'opération n'était «pas liée aux événements en Ukraine».