La résistance des bactéries, cause des maladies infectieuses gastriques, respiratoires et urologiques, est due au recours anarchique aux antibiotiques, a indiqué, hier, le Pr Mustapha Khiati, chef du service pédiatrie à l'hôpital d'El Harrach, à Alger. Le Pr Khiati, également président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), a souligné, lors d'une conférence-débat au forum du journal DK News, que les antibiotiques « ne doivent être prescrits qu'en cas d'infection à origine bactérienne et selon des critères bien déterminés », rappelant qu'il « n'y a pas d'antibiotiques de rechange à l'heure actuelle », et que « toutes les formes moléculaires sont déjà commercialisées ». Il a noté, à ce titre, que « 50 à 60% des bactéries, responsables des infections les plus dangereuses, à l'instar de la tuberculose, ont développé des résistances, en raison de la consommation abusive de ces médicaments et du non- respect des dosages et des durées des traitements ». A ce sujet, il a relevé que « 50% des enfants admis annuellement à l'hôpital ont recours aux antibiotiques », qualifiant ce pourcentage d'« énorme et irrationnel ». Le même spécialiste a préconisé le « contrôle rigoureux » des médicaments commercialisés en Algérie pour qu'ils soient conformes aux standards internationaux. A propos de la flore intestinale, le Pr Khiati a relevé que les antibiotiques « éliminent les bactéries utiles à la digestion et fragilisent par la même le système digestif ». Au plan vétérinaire, il a préconisé un « contrôle plus rigoureux » de l'utilisation des antibiotiques chez les animaux, soulignant que leur consommation participe aux résistances bactériennes chez l'être humain. Par ailleurs, l'intervenant a suggéré la création d'un observatoire national de suivi des cas de résistance aux antibiotiques, en vue de sensibiliser sur les dangers de l'usage fréquent de ces molécules.