Les magasins grouillent de monde, les sorties nocturnes diminuent progressivement. Et les encombrements, qui avaient comme par enchantement disparu de nos routes depuis le début du ramadhan, sont de retour. Imperceptibles ou visibles, les signes de la rentrée sont bel et bien là. Pour beaucoup de personnes, les vacances sont presque terminées... À Alger, les visages bronzés et familiers sont déjà de retour. Ils stressent et redoutent cette reprise précoce et tant difficile. Dans l'ensemble, Alger retrouve ses habitudes. Elle renoue avec les tracas du transport public, l'incivisme de certains et la fébrilité dans les lieux publics. L'heure est désormais aux emplettes. Les cartables, les tabliers et les affaires scolaires sont en « vogue » en cette période. Les vêtements pour enfants sont très demandés par les parents en quête des bonnes affaires. Des réductions sont affichées sur certaines vitrines comme au magasin « Printemps » de Bab Azzoun. Des ensembles pour enfants âgés de 6 à 12 ans sont proposés à des prix défiant toute concurrence. Un trois-pièces pour garçon composé d'un pantalon en toile ou en jean, d'un T-shirt et d'une chemise est proposé entre 1.100 DA et 1.500 DA, selon l'âge. Cette remise de 30% est affichée depuis la mi-août. Des chefs de famille contraints d'habiller deux à trois enfants, et parfois plus, sont ravis de l'aubaine. Les mêmes prix sont affichés au rayon des filles qui, faut-il le rappeler, ont plus de choix en termes de modèle et de couleurs. Toutefois, les cartables restent la fourniture la plus demandée au niveau de presque tous les points de vente. Les prix de ces cartables, production locale et chinoise, agrémentés souvent de l'effigie d'un héros de dessins animés, oscillent entre 600 et 1.900 DA, en fonction du volume et de la qualité. Dans certaines surfaces, comme au centre commercial Ardis, les sacs à dos de marque sont cédés à 6.000 DA l'unité. Quant aux tabliers, bleus pour les garçons et roses pour les filles, leurs prix varient entre 500 et 1.200 DA en fonction de la qualité du produit et de son pays d'origine. Selon une mère de famille, habiller ses deux enfants lui coûterait la bagatelle de 15.000 DA en moyenne. Une autre dame intervient alors pour apporter son témoignage. « Les prix restent élevés comme chaque année », a-t-elle fait remarquer. « Le porte-monnaie a été mis à rude épreuve pendant le ramadhan et les vacances. Les miens remettront à l'occasion de la rentrée scolaire leurs vêtements de l'Aïd qui sont encore neufs », dira-t-elle. Frénésie des achats Dans certaines boutiques spécialisées au niveau de la capitale, personne ne comprend la logique des prix. Pour les gérants ou certains vendeurs, la qualité prime. Chez eux, les ensembles pour enfants vont de 3.500 à 7.000 DA. « Il y en a pour toutes les bourses et pour tous les goûts », dira une vendeuse d'Espereno à la rue Larbi Ben M'hidi. « Un produit de qualité est certes coûteux mais il est mieux que celui importé d'Asie qui ne tiendra pas longtemps. Pis, il constitue un risque pour la santé des enfants », a-t-elle noté. C'est pourtant au marché informel que certains chefs de famille trouvent encore leur compte. A chacun ses moyens. A la rue Amar El Kamma, la gamme des prix est tellement variable que l'on peut faire plaisir à tous ses enfants ou presque. Ici, on peut habiller un enfant pour moins de 3.000 DA. En tous les cas, chers ou pas, la frénésie des achats, à l'occasion de la rentrée, s'est emparée des parents. Aussi bien les papeteries que les vendeurs à la sauvette de La Basse-Casbah proposent des cahiers à partir de 35 DA pour 96 pages, 15 DA le stylo, les crayons de couleurs par paquet de 12 à 24 entre 50 et 150 DA ainsi que des trousses entre 200 et 450 DA l'unité. Il y a moins d'une semaine, ces même commerçants vendaient encore des maillots de bain et des serviettes de plage et voilà que la tendance aujourd'hui est aux fournitures scolaires. Tous les étals se transforment en librairie de fortune pour répondre à la demande des parents et des élèves. Le compte à rebours a commencé. Il ne reste que quelques jours avant la rentrée scolaire. Certains parents sont stressés de n'avoir pu acheter toutes les fournitures scolaires car la liste finale ne sera délivrée qu'après les inscriptions. Ils essaient tant bien que mal de deviner et achètent quelques affaires, histoire d'équilibrer leur budget. En somme, la rentrée commence à se faire sentir.