C'est en présence de la ministre de la Culture, Mme Nadia Labidi, qu'a eu lieu, jeudi soir, l'ouverture solennelle de la 9e édition du festival du théâtre professionnel, qui se poursuivra jusqu'au 8 septembre au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachetarzi. Un public très nombreux avait envahi le TNA, augurant une meilleure fréquentation durant les dix jours de ce grand rendez-vous. Dans son allocution, la ministre indiquera qu'elle était « parfaitement heureuse de participer à l'ouverture de ce festival et que son discours n'était motivé que par le bonheur de partager ensemble la joie, de goûter à un théâtre professionnel de qualité ». Elle a assuré, d'autre part, que pour « la pérennité et la qualité du théâtre professionnel algérien, tous les moyens seront mis au profit de la formation et pour le bon déroulement du festival ». Avant d'annoncer officiellement l'ouverture du 9e FNTP, Nadia Labidi a réitéré le soutien de l'Algérie à la Palestine rendant hommage aux artistes algériens pour « la solidarité dont ils ont fait montre à l'égard du peuple de Ghaza », durant un été de « haute qualité artistique ». De son côté, le commissaire de ce festival, Mohamed Yahiaoui a loué les valeurs immortelles léguées par le regretté M'hamed Benguettaf. Il a assuré que « les enseignements et les œuvres laissés par ce grand dramaturge seront toujours des éléments précieux pour asseoir le théâtre national dans des fondements encore plus solides pour l'avenir ». D'ailleurs, au cours de cette première journée du festival, un hommage a été rendu à M'hamed Benguettaf. Sur scène, les comédiens ont repris des extraits puisés dans le vaste et riche répertoire de l'illustre homme de théâtre. Mémoire vivante Les organisateurs de ce festival ont voulu montrer que sa mémoire est toujours vivante et présente dans cet édifice qu'il a efficacement géré durant de longues années jusqu'à sa disparition, il y a seulement quelques mois. M'hamed Benguettaf a marqué de sa haute personnalité le théâtre professionnel algérien. De plus, il a été le commissaire du festival depuis sa création en 2006 jusqu'à sa huitième édition, l'année dernière. Le montage dramaturgique « Adhouae » (Lumières), un hommage au regretté M'hamed Benguettaf tiré d'extraits de ses œuvres, a été ensuite présenté. Mise en scène par Abdelkrim Beriber et Yacine Zaïdi sur une idée d'Amel Menghed, « Adhouae » est une fresque composée de passages de différents travaux d'écritures et d'adaptations de l'ex-directeur du Théâtre national. Des tableaux de Akd El Djouher, Fatma, Ech'Chouhada Yaâoudouna Had El Ousboue, Et'Tamrine, Galou laârab galou, Arrêt fixe et El Ayta, présentés au TNA, ont constitué l'essentiel du travail monté autour des personnages d'El Abed et El Djemaï, campés respectivement par Yacine Zaïdi et Brahim Chergui. Dans un effort collectif prolifique qui a permis aux dix comédiens distribués de mettre la main à la pâte, la trame fragmentée du spectacle a permis de rappeler l'œuvre de M'hamed Benguettaf, dans son élan d'auteur et de comédien. Yasmine Abdelmoumen, Hadjla Kheladi, Sali Bennacer, Faïza Amel, Djamel Guermi, Abdelkrim Beriber, Fouad Zahed, Abbas Mohamed Islem et Mourad Oudjit, incarnant différents personnages dans les œuvres du dramaturge, se sont donnés la réplique dans des atmosphères chargées de souvenirs. La musique de Mohamed Zami, inspirée de nostalgie, et la scénographie de Mourad Bouchehir, faite de deux longs pantalons suggérant la liaison entre l'au-delà et le monde des vivants ainsi que des panneaux amovibles représentant les différentes pièces choisies ont illustré le montage dramaturgique. Au cours de cette première journée, ont été présentés les membres du jury présidé par M Said Benslama.