Le Conseil de sécurité de l'ONU a invité, mercredi dernier, les pays du Sahel à créer des « unités spécialisées » chargées de mener des patrouilles conjointes pour renforcer la sécurité aux frontières et juguler les menaces transnationales dans la région. Dans une déclaration unanime, le Conseil se dit « préoccupé par la situation alarmante » au Sahel et les activités des groupes terroristes au Mali. Il s'inquiète aussi de « la gravité des menaces que font peser sur la paix et la sécurité les conflits armés, la prolifération des armes et la criminalité transnationale organisée », soulignant « les liens de plus en plus étroits » entre trafic de drogue et terrorisme. En conséquence, le Conseil demande aux pays du Sahel « de renforcer la sécurité aux frontières et d'envisager la création d'unités spécialisées qui seraient chargées de mener des patrouilles pour juguler les menaces transnationales dans la région ». L'ambassadeur du Tchad à l'ONU, Mahamat Zene Cherif, à l'origine de cette déclaration, a expliqué à la presse qu'il fallait encore « étudier davantage les modalités pratiques (...) de ces patrouilles conjointes ». Les pays du Sahel « ne peuvent pas prendre en charge à eux seuls les unités spéciales sur une longue période », a ajouté le diplomate tchadien, appelant les Nations unies à aider les pays de cette région. Selon Cherif, le Tchad souhaitait que le bureau de l'émissaire de l'ONU pour le Sahel, Hiroute Guebre Sellasie, actuellement à Dakar, soit transféré dans l'un des pays membres du groupe des cinq pays du Sahel. Cette suggestion a été rejetée « pour des raisons économiques », a-t-il précisé. Formé en février, ce groupe, qui rassemble le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et la Mauritanie, a créé au Mai une « plateforme » de coopération sécuritaire.