Personne ne sera à l'abri des conséquences de l'embrasement généralisé du Proche-Orient prédit par le président syrien Bachar El Assad. Du Liban à l'Irak menacé par l'énigmatique Etat islamique, officiant dans le bourbier syrien en fer de lance de l'insurrection, le risque de contagion plane sur le Golan occupé en 1967 et annexé en 1981 par Israël redoutant un débordement du conflit ou des opérations d'infiltration. Toute la zone, placée sous le contrôle de la FNUOD (Force des Nations unies pour le désengagement sur le Golan) et comprise entre le mont Hermon et le Liban, au nord, et la rivière Yarmouk et la Jordanie, au sud-est, est sous les feux des projecteurs d'une actualité brûlante. La mission onusienne, établie en 1974 et chargée de la surveillance du cessez-le-feu entre Israël et la Syrie en état de guerre, a maille à partir avec la menace du Front Nosra prenant d'assaut les postes frontières du secteur de Quneitra détenus par les islamistes. Après les attaques et la prise d'otage des casques bleus (44 Casques bleus fidjiens toujours en détention et 75 Casques bleus philippins exfiltrés), le combat fait rage entre l'armée régulière syrienne et le Front Nosra à une centaine de mètres seulement de la ligne de démarcation avec Israël aux aguets décrétant Quneitra « zone militaire interdite » jusqu'à mardi matin. Des tirs de mortiers, de roquettes et de chars se font entendre depuis hier, à l'issue de l'offensive de l'armée syrienne visant à reprendre le contrôle de Quneitra. En état d'alerte, Israël, touché par un tir d'obus qui a explosé en territoire israélien, est inquiet des retombées de la guerre en Syrie. L'armée israélienne, sortie exsangue de l'épreuve de Ghaza, a riposté en abattant un drone venu de Syrie et en fermant les accès à certaines parties de la zone. Tout le dispositif déployé le long de la ligne d'armistice a été renforcé pour prévenir une éventuelle attaque du Front Nosra. Le nouveau champ de bataille, alimenté par les tensions révélées par le bombardement, en mars des positions syriennes par l'aviation israélienne après l'explosion d'une bombe (4 soldats blessés) et la mort, en juin, d'un Israélien tué par un obus, indique clairement que le retour de flamme est inéluctable pour l'Occident contractant une alliance de feu avec les sanguinaires du Front Nosra et de l'EI et Tel Aviv rêvant des dividendes de la destruction de la Syrie.