Des dizaines de Casques bleus philippins chargés de surveiller le cessez-le-feu entre Israël et la Syrie sur le plateau du Golan se tiennent prêts au combat pour défendre leur position face aux rebelles syriens qui les ont encerclés, a affirmé hier l'armée philippine. Soixante-quinze soldats philippins tiennent des postes fortifiés des Nations unies dans deux localités de cette région du Golan que se partagent Israéliens et Syriens, sous contrôle de l'ONU depuis 1974. Les rebelles qui les bloquent depuis jeudi exigent qu'ils déposent leurs armes, a expliqué à Manille le colonel Roberto Ancan, responsable des opérations de maintien de la paix au sein de l'armée philippine. Aucun coup de feu n'a pour le moment été échangé mais les soldats philippins sont prêts au combat, a-t-il dit. «Nous pouvons faire usage de nos armes pour défendre les positions des Nations unies», a-t-il assuré. «Nos soldats sont bien armés, ils sont bien entraînés (...), ce sont des soldats du maintien de la paix bien disciplinés», a ajouté l'officier. Les soldats retenus occupent deux positions de la Force de l'ONU chargée de l'observation du désengagement (UNDOF) distantes de 4 kilomètres l'une de l'autre. Les Nations unies avaient d'abord donné le chiffre de 81 soldats bloqués mais selon le colonel Ancan, ils sont 40 dans un poste, et 35 dans l'autre. Un «groupe armé» a par ailleurs capturé 43 Casques bleus fidjiens près de Quneitra à la suite de violents combats entre l'armée syrienne et des groupes armés syriens. Selon le colonel Ancan, les rebelles communiquent avec les Philippins grâce à un soldat fidjien anglophone. Le président philippin Benigno Aquino a qualifié de «tendue» la confrontation entre les Casques bleus et les rebelles. «Pour le moment, nous ne devrions pas être inquiets. La situation semble stable», a-t-il cependant déclaré à la presse. Israël occupe depuis 1967 quelque 1.200 km2 du plateau du Golan, qu'il a annexés, une décision que n'a jamais reconnue les Nations unies. Environ 510 km2 restent sous contrôle syrien. A deux reprises déjà, des membres de la Force de l'ONU, dont des Philippins, avaient été pris en otages par des opposants syriens armés dans cette région. L'ONU avait ensuite renforcé les positions et l'armement de ses Casques bleus. L'UNDOF compte 1.223 hommes de six pays (Inde, Fidji, Philippines, Irlande, Pays-Bas, Népal). Son mandat vient d'être renouvelé pour six mois, jusqu'au 31 décembre 2014.