C'est en ces termes que M Foughali directeur de la culture de Constantine nous a expliqué ce choix de dédier la 4ème édition du festival international du malouf à Abdelkader Toumi, et qui se tient du 23 jusqu'au 28 de ce mois au TRC. Et c'est avec un court métrage sur la vie de Toumi que l'ouverture fut donnée, s'en suit alors un instant d'honneur et de récompense à la famille du feu Toumi puis c'était le tour des Cheikhs de cette musique encore vivants -Tahar Fergani, Darsouni, Aiachi Dib, Bennani et Ahmed Serri- de recevoir une reconnaissance des mains des personnalités présentes telles que le nouveau wali M.Bedoui ou du représentant du ministère de la Culture. Le tout s'est déroulé dans une ambiance bon enfant avec une émotion particulière, car il faut dire que les organisateurs ont convié de grands noms de cette musique que le public constantinois n'a malheureusement pas l'occasion de voir assez souvent. La soirée s'est prolongée ensuite en musique, la première partie assurée par l'un des fils de Constantine, Salim Fergani et son orchestre qui a exécuté une sublime traversée des grands classiques de la musique Malouf, puis le public nombreux a pris plaisir en découvrant un orchestre tunisien exclusivement composé de femmes et conduit par l'énergique chef Amina Srarfi au violon. La musique de cet orchestre mariait parfaitement les genres maghrébins et orientaux, les musiciennes ont d'ailleurs séduit le public par l'interprétation des phases très colorées et très compliquées à la fois mais le tout joué harmonieusement. Techniquement parlant, les Constantinois avaient en face d'eux une formation pleine de talents, et à les écouter jouer ensemble on aurait dit que jouer de la musique est un simple exercice tellement tout semblait être mélodieux, élégant et cohérent. Un 10/10 pour cette première soirée, mais les organisateurs promettent encore d'autres surprises et de la qualité aussi pour la suite du programme, on attend notamment les performances des Syriens d'El Andalous pour le renouveau du patrimoine, la cantatrice espagnole de Séville Begona Olivida, le marocain Bennis Abdelfattah, la troupe libyenne de Hacène Laribi sans oublier les formations venues de chez nous, «Maqam», «Inchirah» et l'orchestre régional de l'Est et le national. A signaler enfin que des conférences seront données chaque jour au Palais de culture Khalifa en présence de musicologues spécialistes de la musique andalouse dont Abdelkrim Sekar (Angleterre) et Carlos Baniago (Espagne), en même temps que des ateliers seront dirigés par Samir Boukredira et Djamel Bensemmar au conservatoire communal.