Les combattants du groupe Etat islamique (EI) ont effectué une percée fulgurante dans le nord de la Syrie, en prenant le contrôle de 60 villages kurdes en 48 heures, autour d'Aïn al-Arab, a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Fuyant cet assaut et craignant les terribles exactions de cette organisation sanguinaire, plus de 45.000 habitants de la région se sont dirigés vers la Turquie voisine, contrainte d'ouvrir sa frontière. Ankara a justifié ce geste « exceptionnel » par la violence des combats en Syrie. « Nous avons ouvert nos postes frontières parce que c'était notre devoir », a indiqué le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus. « La Turquie était prête à faire face à un afflux de réfugiés pouvant aller jusqu'à 100.000 personnes », s'est-il félicité en ajoutant qu'« aucun pays au monde n'est capable d'accueillir sans problèmes 45.000 réfugiés en une nuit. » Accusé d'avoir un temps armé les rebelles les plus radicaux qui combattent contre le président syrien Bachar al-Assad, le gouvernement turc a justifié sa retenue par la volonté de protéger la vie des 49 de ses citoyens retenus par l'EI, libérés hier matin, et de retour enTurquie après une opération des services secrets turcs, selon le président Recep Tayyip Erdogan. En sens inverse, un contingent kurde de 300 combattants arrive de Turquie pour prêter main forte dans la ville d'Aïn al-Arab.