Réaction ■ Damas a accusé, hier dimanche, Ankara «d'agression flagrante» après que la Turquie ait abattu un avion militaire syrien... Ce dernier bombardait des rebelles dans le nord-ouest du pays, où une bataille fait rage pour le contrôle d'un poste-frontière. «Dans une agression flagrante qui met en évidence l'implication (du Premier ministre turc Recep Tayyip) d'Erdogan dans le soutien aux groupes terroristes, la défense antiaérienne turque a abattu un avion militaire syrien qui pourchassait les groupes terroristes à l'intérieur du territoire syrien à Kassab», a dénoncé une source militaire syrienne. Le pilote a pu s'éjecter, a-t-elle précisé. La Syrie a affirmé que l'avion avait été abattu en territoire syrien, mais Ankara a assuré qu'il l'avait été dans l'espace aérien turc. Avant cet incident, le ministère syrien des Affaires étrangères avait dénoncé dimanche «une agression militaire inédite et injustifiée du gouvernement turc contre la souveraineté du territoire syrien» à Kassab, demandant à Ankara de cesser «son soutien au terrorisme». Selon une source de sécurité syrienne, les insurgés qui combattent à Kassab se sont infiltrés depuis la Turquie, pays qui a pris fait et cause pour la rébellion face au régime du président Bachar al-Assad. «Les combattants du Front al-Nosra et d'autres groupes ont investi le point de passage», a précisé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, mais de violents affrontements faisaient toujours rage autour du poste frontière - l'un des 19 points de passage entre la Syrie et ses voisins - et dans la ville de Kassab. Selon l'OSDH, les rebelles ont avancé mais «d'importants renforts de forces gouvernementales ont été acheminés». Une vidéo postée sur YouTube montrait des rebelles, arborant le drapeau noir et blanc de l'organisation Kataëb Ansar al Cham, entrer dans le bâtiment du poste frontalier et décrocher du mur les portraits du président Assad pour les piétiner. Mais une source de sécurité syrienne a démenti qu'ils aient pris le contrôle du poste-frontière: «les combats se poursuivent» et «les unités de l'armée syrienne portent depuis dimanche matin des coups durs aux groupes terroristes». Pendant les combats, le chef local des Forces de défense nationale, une milice pro-régime, Hilal al-Assad, cousin éloigné du président, a été tué dimanche, a annoncé l'agence officielle Sana. Selon l'OSDH, il serait mort avec sept autres miliciens. Il s'agit de l'incident le plus grave entre les deux pays depuis septembre 2013, quand des chasseurs turcs avaient abattu un hélicoptère syrien dans la même région. Trois obus sur des civils A Damas, une étudiante a été tuée et 25 personnes blessées par la chute de trois obus entre le ministère de l'Enseignement supérieur et un campus universitaire, d'après Sana. Alors que la Syrie est dévastée depuis trois ans par des violences ayant fait au moins 146 000 morts selon l'OSDH et des millions de déplacés et réfugiés, la remise sur pied du secteur industriel prendra entre cinq et vingt ans, et coûtera plus de dix milliards de dollars, a estimé le ministère de l'Industrie.