« La fermeté, l'équité et l'amélioration des conditions de travail, tel est le triptyque que nous avons mis en place pour endiguer la violence au sein du CHU » nous dit le DG du CHU Nédir-Mohamed de Tizi-Ouzou, le Pr Abbès Ziri. A propos des mesures envisagées pour endiguer la violence enregistrée au niveau de la structure qu'il gère, il reconnaît d'abord que « celle-ci, dans les structures hospitalières du pays, est devenue monnaie courante ». Ses victimes sont en premier lieu les médecins et les infirmiers. Ils ont souvent maille à partir avec des malades, mais plus particulièrement avec certains parents et accompagnateurs. La situation a souvent poussé les personnels des hôpitaux à des actions de grève et de contestation pour demander plus de sécurité dans l'exercice de leur noble mission » nous affirme le professeur Ziri. Malgré tous nos efforts, nous enregistrons une moyenne de deux agressions, notamment verbales, par semaine » nous dira-t-il. Il fera remarquer, toutefois, que « par le passé, particulièrement durant les événements de 2001 où les agents de l'Etat étaient absents sur le terrain, les agressions physiques et même à l'arme blanche étaient quasi quotidiennes ». « Mais les choses se sont beaucoup améliorées depuis » ajoute-t-il Depuis deux ans, nous n'avons enregistré aucune agression physique au sein de notre CHU grâce aux efforts soutenus et conjugués de notre administration, de nos agents de sécurité dont le nombre a été renforcé, des services de sécurité et de la justice où la fermeté avait prévalu et continuera à prévaloir » nous dira le Pr Ziri. La main de fer de la justice « Nous déposons systématiquement plainte pour toute agression contre nos personnels ou destruction du mobilier de notre CHU et leurs auteurs sont condamnés de suite à réparer les éventuels dégâts ou poursuivis par la justice pour les faits qui leur sont reprochés. Nous n'avons jamais accepté de telles situations ». Pour le premier responsable du CHU de Tizi-Ouzou, la célérité de l'intervention des éléments de la sûreté de wilaya qui a affecté un personnel au sein du CHU ainsi que celle du parquet de Tizi-Ouzou pour la prise en charge des dossiers introduits à son niveau font que certaines personnes réfléchissent par deux fois avant de porter la main sur l'agent hospitalier ou sur le mobilier. Contrairement à certaines administrations où le travailleur est livré à lui-même dès lors qu'il s'agisse de porter plainte, au niveau du CHU, « nous accompagnons nos employés du début jusqu'à la fin de la procédure avec nos avocats. Car toucher à l'intégrité physique ou morale d'un employé, c'est tout le CHU qui le ressent » dira encore le Pr Ziri. Employés sanctionnés Le professeur précisera encore qu'il arrive que l'affaire n'aille pas au-delà du portail du CHU si l'agresseur s'engage à payer toutes les réparations des dégâts occasionnés à la structure ou si le médecin ou l'agent paramédical agressé pardonne. Comme il précisera aussi que l'amélioration des conditions d'accueil des malades et de travail des médicaux et paramédicaux au niveau du service des urgences est pour beaucoup dans l'endiguement de cette violence. « Dès qu'un malade ou ses accompagnateurs voient que le patient est bien pris en charge, il y a moins de frictions entre les deux parties ». Non sans inviter ces mêmes patients et leurs accompagnateurs à faire preuve d'indulgence lorsqu'il y a un flux important de malades et que les médecins et infirmiers sont dépassés lorsque l'on sait que le CHU Tizi-Ouzou a une vocation régionale. Enfin, le Pr Ziri ne manquera pas aussi de nous faire part de sanctions prises à l'encontre de certains employés dès lors que les faits leur donnent tort et ne leur accordent aucune circonstance atténuante. « Nous faisons aussi preuve d'équité dans le traitement de ces cas de violence. Comme nous nous montrons intransigeants dans la protection de notre employé comme nous le sommes aussi lorsque ce dernier s'avère fautif ». Cette équité dans le traitement des cas de violence est aussi un élément qui permet d'endiguer cette dernière ». Les résultats positifs sont déjà palpables.