« On a fait tout ce qu'il fallait, sauf dans l'organisation même de l'entreprise. Cette fois-ci, on est condamnés à que ce soit la bonne solution, parce que c'est l'unique voie qui nous reste. Le nouveau schéma n'est pas venu par hasard, c'est le résultat de la situation que connaît le secteur public », a souligné Bouchouareb.Griefs retenus ? « Les sociétés de gestion des participations de l'Etat ne sont pas adaptées pour porter de grands projets de développement, d'où la nécessité d'aller vers des groupes industriels à même d'appliquer cette nouvelle politique industrielle », a-t-affirmé. « On s'est rendu compte que seulement 10% des entreprises publiques arrivent à avoir 2 milliards de dinars de chiffre d'affaires par an. L'ensemble de ces dernières sont donc des PME. Elles ne sont pas adaptées pour porter les plans de développement tel qu'on veut le faire. Elles sont incapables d'aller chercher des partenariats étrangers », a-t-il ajouté. Entreprises-mères Le ministre précise que l'objectif de la nouvelle politique est de créer des « entreprises-mères de taille critique qui pourront assurer les niveaux de formation, la recherche et le développement, afin qu'elles puissent arriver à des entreprenariats avec de grandes entreprises étrangères ». Bouchouareb n'est pas favorable à ce que l'Etat soit l'éternel propriétaire des entreprises. Pour lui, l'Etat doit se retirer à un moment donné en se contentant de jouer le rôle régulateur. En matière de facilitations dans le processus de création d'entreprises, le ministre a annoncé que le nombre de procédures (CNRC, Cnas, Casnos) a été ramené de 80 à 14, faisant passer les délais à 25 jours. « Plusieurs autres actions ont été engagées à l'effet d'alléger les procédures, de réduire les délais et de diminuer les coûts liés à l'acte d'investir », a ajouté le ministre. Et d'expliquer que ces actions ont été menées en s'appuyant sur les indicateurs de création d'entreprises, d'obtention du permis de construire, de raccordement au réseau électrique, de transfert de propriété, d'obtention de prêts, de protection des investisseurs, de paiement des impôts, du commerce transfrontalier, de l'exécution des contrats et du règlement de l'insolvabilité. Pour ce qui est du code de l'investissement, le premier responsable du secteur a fait savoir que celui-ci est actuellement à l'étude au niveau du gouvernement. « Le code de l'investissement est fait pour attirer les investisseurs nationaux ou étrangers. Il est comme une vitrine d'un magasin où on expose les plus belles choses qu'on a pour attirer les clients. J'espère qu'il sera prêt d'ici à la fin de l'année », a-t-il souhaité. Bouchouareb a indiqué que le gouvernement a pris, dans le nouveau code des investissements, le soin d'élaguer les aspects improductifs, ainsi que les obstacles qui empêchent la création et le développement des activités de production. La règle 51/49% « renforcée » et « élargie » Coupant court à certaines rumeurs, selon lesquelles l'Algérie pourrait supprimer la règle 51/49 régissant l'investissement étranger en Algérie, Bouchouareb a confirmé son maintien. Le ministre a affirmé qu'elle sera « renforcée » et « élargie » à d'autres secteurs. Et ce n'est pas sans raison. « L'élargissement de cette règle est rendu nécessaire par le besoin de venir en aide aux secteurs fragilisés par la concurrence des produits importés comme celui de la manufacture », a-t-il argué. Evoquant le secteur des mines, le ministre a annoncé que son chiffre d'affaires va doubler d'ici deux ans pour atteindre 40 milliards de dinars, et ce, grâce aux « différents plans de développement lancés par le gouvernement ces derniers mois et ceux qui seront mis en place d'ici à la fin de l'année en cours », a expliqué le premier responsable du secteur de l'industrie et des mines, avant d'annoncer l'inauguration officielle, le 10 novembre prochain, de l'usine de construction de véhicules Renault Algérie.