La nouvelle réforme du secteur public, l'amélioration du climat des affaires et de l'environnement des entreprises ainsi que le chiffre d'affaires du secteur des mines ont été les points importants abordés hier par le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. S'agissant de la nouvelle réforme du secteur public, le ministre a expliqué qu'elle consistait à remplacer les sociétés de gestion et de participation (SGP) par des groupes industriels. «Nous sommes condamnés à ce que cette réforme soit la bonne solution, car c'est l'unique voie qui reste», a-t-il indiqué, soulignant que «les entreprises publiques sont dans un état de déstructuration très avancé notamment sur le plan financier». Il a relevé que les investissements de l'Etat dans ce secteur n'ont pas apporté leurs fruits car le gouvernement a investi 320 milliards de dinars dans un vaste programme d'assainissement des entreprises publiques qui s'est avéré insuffisant. Ainsi, l'Etat était contraint de débloquer un budget supplémentaire de 634 milliards de dinars. «Le constat qui a été fait au bout de 4 années est que seuls 18% de ces financements ont été consommés», a-t-il indiqué, soulignant qu'il fallait revoir «l'organisation du secteur qui n'était pas adaptée». Bouchouareb a affirmé que «les sociétés de gestion des participations de l'Etat n'étaient pas adaptées pour porter de grands projets de développement d'où la nécessité d'aller vers des groupes industriels». Il souligne que la plupart des entreprises publiques sont des PME. «Nous nous sommes rendus compte que seuls 10% des entreprises publiques arrivent à avoir 2 milliards de dinars de chiffre d'affaires par an. Elles ne sont pas adaptées pour porter des plans de développement comme on veut le faire», a-t-il dit, précisant que le but de la nouvelle politique est de créer des «entreprises mères de taille importante qui pourront aller vers des entrepreneuriats avec de grandes entreprises étrangères». Interpellé à ce sujet, le président du Conseil national consultatif de la promotion de la PME (CNC PME), Zaim Ben Saci, a indiqué que le plus grand problème dont souffrent les entreprises nationales est la mauvaise gestion. «Il y a d'énormes lacunes dans ce secteur, car les budgets alloués par l'Etat sont très mal consommés», nous a-t-il dit au téléphone, ajoutant : «C'est bien d'aider financièrement les entreprises publiques à se développer, mais il faut agir contre les entreprises qui dévorent notre patrimoine et qui nuisent à l'économie nationale.» Allègement des procédures pour la création d'entreprises de 80 à 14 Par ailleurs, Bouchouareb est revenu sur les mesures prises par son département pour relancer l'activité industrielle et débureaucratiser les procédures de création d'entreprises qui bloquent l'investissement privé. Il a affirmé que «pour la création d'une entreprise, le nombre de procédures (CNRC, CNAS, CASNOS) a été ramené à 14 au lieu de 80, faisant passer les délais à 25 jours». «Plusieurs autres actions ont été engagées, à l'effet d'alléger les procédures, de réduire les délais et de diminuer les coûts liés à l'acte d'investir», a ajouté le ministre. Ces actions ont été menées en s'appuyant sur les indicateurs de création d'entreprises, d'obtention du permis de construire, de raccordement aux réseaux électriques, de transfert de propriété, d'obtention de prêts, de protection des investisseurs, de paiement des impôts, du commerce transfrontalier, de l'exécution des contrats et du règlement de l'insolvabilité, a-t-il détaillé. Par ailleurs, Bouchouareb a rappelé le maintien de la règle 51/49, régissant l'investissement étranger en Algérie, mais qui «sera renforcée et élargie à d'autres secteurs». «L'élargissement de cette règle est rendu nécessaire par le besoin de venir en aide aux secteurs fragilisés, voire effondrés par la concurrence des produits importés comme celui de la manufacture», a-t-il expliqué. 40 milliards DA de chiffre d'affaires pour le secteur des mines Dans un autre registre, Bouchouareb a affirmé que le chiffre d'affaires du secteur des mines en Algérie va doubler d'ici deux ans pour atteindre 40 milliards DA grâce aux différents plans de développement lancés par le gouvernement. «Avec les plans de développement lancés ces derniers mois et ceux qui vont se mettre en place d'ici à la fin de l'année en cours, on compte doubler le chiffre d'affaires du secteur des mines», a précisé le ministre, relevant l'intérêt affiché par plusieurs investisseurs étrangers aussi bien pour le secteur des mines que celui de l'industrie. Il a annoncé, sans donner de détails, la venue, dans quelques semaines, de plusieurs délégations étrangères, notamment américaines, italiennes et britanniques. Interrogé sur l'usine Renault-Algérie, le ministre a annoncé que l'inauguration officielle se fera le 10 novembre». La décision a été prise par les deux parties pour que l'inauguration ait lieu le 10 novembre en marge de la réunion du haut comité algéro-français», a-t-il avancé.