«La formation en gériatrie est à intégrer dans les meilleurs délais possibles dans les cursus de formation médicale et paramédicale», c'est ce qu'a affirmé le docteur Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé lors du 3e séminaire sur l'éthique médicale dont les travaux ont été ouverts, hier, à Alger. «Les projets de création des centres de gériatrie ou établissements spécialisées de gériatrie inscrits entre 2005 et 2009 n'ont pas été menés à leur terme, car, il y a là sujet éthique à déterminer l'entité idoine, à même de préserver les principes de droit et de dignité humaine. Faut-il les prendre en charge en unité spécialisée ou en établissement hospitalier spécifique ?», s'est-il demandé. «Ces personnes ne doivent jamais faire l'objet d'aucune discrimination de quelque nature que ce soit», a souligné le ministre. Par ailleurs, il a rappelé que les plus de 60 ans représentent 7,4%, soit 2.685.000 en 2009 peuvent atteindre les 3.500.000 en 2015. Pour le Pr Moussa Arrada, le doyen de la faculté de médecine d'Alger et président du Conseil national d'éthique des sciences de la santé, l'objectif de cette rencontre est de poser la problématique de la gériatrie en Algérie (médecine de la personne âgée) et voir de quelle façon on peut optimiser la prise en charge sur le plan des ressources humaines (le personnel de la santé) et comment envisager une formation complémentaire aux médecins pour acquérir les compétences nécessaires à cette prise en charge. Le Pr Moussa Arrada parlera, par la suite, de la personne âgée qui présente une polypathologie et qui reçoit une polymédication. A cet effet, une question se pose aux professionnels de la santé ainsi qu'aux autorités : « Faut-il faire une spécialité de gériatrie ou envisager un certificat d'étude spécialisé (CES) dans le cadre de la formation complémentaire ?», s'est-il demandé. Concernant le volet soins, le Pr Arrada propose soit une prise en charge dans le cadre d'un service spécialisé ou bien la construction d'hôpitaux spécialisés. Dans le cadre du système de santé globale, actuellement, le problème va se poser avec la durée de vie qui est amenée de 47 ans en 1962 à 76,5 ans en 2009.Pour le Pr en gériatrie Jean Marie Serot, de la faculté d'Amiens (France), il y a quatre raisons pour développer la gériatrie. Il cite en premier la population des personnes âgées qui ne cesse d'augmenter et plus particulièrement les malades gériatriques. La deuxième raison avancée est la spécificité de la prise en charge gériatrique. Pour ce professeur, «on n'est pas gériatre du seul fait qu'on soigne des personnes âgées». Sur un autre plan, l'intervenant a indiqué que le gériatre doit participer à la prévention du vieillissement pathologique et en dernier, la prise en charge des aînés doit devenir plus efficace pour coûter moins cher. Pour le Pr Mohamed Guerinik, chef de service de réanimation au CHU Mustapha, «il faut une réflexion à haut niveau pour lancer les services de gériatrie, par ailleurs, il faut une solution qui s'adapte à notre situation socioéconomique et pourquoi pas un centre universitaire». Par ailleurs, ce même intervenant a proposé des soins à domicile pour soulager les structures hospitalières.